Condac par la voix des aînés ruraux de Charente, 1995.
La commune de Condac est située sur les bords de la Charente. Sur son territoire, serpente également le Lien, cours d'eau qui prend sa source au pied du château de Ruffec, traverse le hameau de Madanville, passe sous le pont de Moulin-Neuf et rejoint la Charente face aux coteaux des Chambons. L'étymologie de Condac signifie d'ailleurs « confluent » (du mot celte « condaté »).
Outre le bourg, les principaux hameaux constituant la commune sont : La Leigne, Madanville, Grégueil, Le Magnou, Bec-de-Grolle, Rejallant, Le Coteau du Petit-Bois, Ballon. Ils sont desservis par 40 kilomètres environ de chemins vicinaux. Condac fait suite à la commune de Ruffec, sur la route départementale 740 (Confolens-Melle), qui traverse toute la commune d'ouest en est. Un charmant petit chemin bordé de buis, interdit aux voitures, mais bien agréable aux promeneurs, joint le bourg à la route de Civray, qui permet d'atteindre Poitiers.
Condac est également entouré des communes de Barro, Bioussac et Taizé-Aizie. La superficie de la commune est de 959 hectares. Elle compte environ 430 habitants alors qu'elle en comptait 600 après la Révolution de 1789. Elle fait partie du district de Ruffec.
L'église, dédiée à Saint-Saturnin, fut construite de 1280 à 1293. Le sol y est constitué de dalles funéraires qui retiennent l'attention des visiteurs. Dans les dernières années du XIXe siècle, on a découvert à Condac un cimetière gallo-romain. Les tombes étaient formées de murs en briques, reliés par un mortier de chaux, et couvertes avec de larges tuiles à rebords. Les squelettes étaient couchés, orientés au levant.
Le cimetière se situait autour de l'église et jusque sur la route de Confolens. Le village de Condac est très ancien, car dès l'année 987 (il y a plus de 1000 ans), existait une viguerie, tribunal chargé d'administrer la justice.
Morts pour la France
Guerre 1914-1918
Monument inauguré le 25 septembre 1921, M. Delatour préfet de Ruffec.
Vous recherchez un soldat : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/
Guerre 1939-1945
BRUMELOT Henri Jean Antoine né le 20 mars 1920 (Paris 75), dcd 28 avril 1945.
Guerre d'Algérie
DES ROCHES DE CHASSAY AVRIL DE GREIGUEIL Hubert Théobald Marie né 24 avril 1930, dcd 2 mars 1957 à Aumale en Algérie.
Résistance 1944
Agnes André | Lagarde Roland |
Bernard André | Mercier Marc |
Gaget René | Miemezick Stéphane |
Joncour Alain | Verbois Lucien |
Lagarde James | Vivien Marc. |
"A Condac, il y a eu, mardi dernier 24 août 1944, un accrochage sérieux qui a laissé une dizaine de F.F.I. sur le terrain ... et ils y seraient encore car les soldats empêchent d'approcher. Edgar m'a dit que la grange de Moulin-Neuf a reçu des balles. L'une d'elles a coupé net un ruban de scie." (Louis Clément Renault)
Marcel Montauban était résistant au Maquis Bir-Hacheim. Ce texte a été raconté par sa femme Colette. (…) Né le 17 août 1924, Marcel ne fera pas le service militaire traditionnel, il sera mobilisé à la Fonderie de Ruelle. (…) Diverses sorties sont organisées pour la surveillance et le harcèlement des garnisons allemandes : La Péruse, Oradour/Vayres, La Braconne, Ruffec, Condac : le 24 Août 1944, un convoi d’Allemands et d’Hindous stationne sur la voie ferrée de Ruffec. La 1ère Cie et le corps francs vont les attaquer en partant de Condac. Ce sera un terrible combat. Le corps francs se cramponne au Pont de Condac, les Allemands et les Hindous les poursuivent. Marcel et Georges traversent la Charente à la nage emportant avec eux les armes qu’ils pourront. 9 maquisards manqueront. Cette pénible journée a montré une certaine limite en fonction du matériel possédé.
Marcel Jarraud, un Ruffécois, relate cette histoire
(Lire Ruffec et les Ruffécois dans la guerre de 1938 à 1945, Henri Gendraud et michel Regeon)
"Le groupe Bir Hakeim, étonnamment éloigné de sa zone habituelle d'opérations, va tenter le 24 août 1944, par une action commando d'obtenir des Allemands et des Hindous qu'ils se rendent et du même coup obtenir la libération de Ruffec. Malheureusement cette entreprise aventureuse aboutit à un échec sanglant. Jacques Rodde, est l'un des seuls témoins de cet événement tragique. «Le 22 août 1944, dans l'après-midi, je me trouvais chez moi, rue du Roc. Ma maison dominait la vallée de la Péruse et de là, on voyait loin vers Condac. Les Hindous, encadrés par des officiers allemands occupaient le pensionnat et l'école du Sacré-Coeur.
Ce jour là, soudain, j'ai entendu une fusillade. Un Hindou tirait au fusil, en direction de la route de Civray, sur des cibles dans le chemin de Constance, qui borde le cimetière à l'ouest. D'autres soldats tiraient des salves en progressant dans la direction de Condac. La bataille, que je ne voyais pas, s'est poursuivie longtemps.»
En ce qui concerne la bataille elle-même, en voici les grands traits exposés par Guy Hontarrède, dans son ouvrage «Ami, entends-tu» (p. 344).
"Le coup de main est mené par le corps franc et deux compagnies de Bir Hakeim. Précédant les combattants, un véhicule avec haut-parleur roule au milieu de la route. Dès le sommet de la côte de Condac, un appel à la reddition est lancé par un Hindou fait prisonnier quelques jours plus tôt. Hélas, prévenus sans doute (?), les Allemands contre-attaquent, équipés d'armes automatiques et de mortiers. Les maquisards se replient en laissant dix morts sur le terrain, et en abandonnant la voiture-radio détruite et incendiée."
Il faut maintenant rendre la parole à Jacques Rodde. "Les Allemands avaient installé des mortiers au carrefour de la rue Saint-André et de la route de Confolens. Ils bombardaient ainsi le coteau des Petits Bois, à Bec de Grolle, sans doute pour empêcher le retour des maquisards. Quelques jours plus tard, avec des copains, nous nous sommes approchés au plus près de la butte où avait eu lieu le combat. Sur la route se trouvait un fourgon renversé et incendié, avec un haut-parleur. Dans le fossé, il y avait les corps des maquisards abattus. Je n'ai pas pu les compter, mais je me rappelle que l'un d'entre eux, assis, mort dans le fossé, se tenait la tête avec un mouchoir. J'ai su par M. Belly, croque-mort, qu'à la demande des autorités de Condac et Ruffec, les corps avaient été transportés au cimetière de Condac, où ils sont restés jusqu'à la libération de Ruffec."
"Au moment de leur inhumation à même la terre, sans cercueil, M. Belly, fossoyeur, avait apporté des sacs dans l'intention de leur couvrir le visage. Les Allemands s'y étaient opposés. Cependant, profitant d'un moment d'inattention de leur part, M. Belly avait réussi à couvrir le visage des morts avec de l'herbe arrachée près de la fosse. Le soir, à l'heure de la débauche, M. Agnès André, de Ruffec, qui travaillait dans les bois de M. d'Hemery, arrive à Condac. Les habitants lui conseillent de s'arrêter du fait des combats en cours. M. Agnès refuse de les entendre en disant qu'il n'est ni maquisard, ni combattant. Il est reparti sur son vélo, sa musette sur le dos. C'était aller vers une mort certaine."
Une stèle, dressée au bord de la route, rappelle aujourd'hui aux passants, le sacrifice des maquisards dont les noms suivent : Bernard André, Gaget René, Joncour Alain, Lagarde James, Lagarde Roland, Mercier Marc, Miemezick Stéphane, Verbois Lucien, Vivien Marc. Et celui d'André Agnès.
À l'emplacement de l'actuel restaurant «Le Moulin Enchanté» existait autrefois un vieux château. Il y a été trouvé jadis un moule à monnaie de 25 cm de long et portant cinq cavités. On a également trois fours contigus en briques de 1m50 de diamètre avec des ouvertures sur le même côté. Les fours appartenaient peut-être à un hypocauste, dispositif de chauffage utilisé par les Romains.
Un nouveau propriétaire à la discothèque du Moulin Enchanté rCL le 24 avril 2013)
En 1911 publié par l'Observateur de Ruffec, édition spéciale
A droite, les coteaux du Magnoux, qui fournirent la pierre de taille, très dure, avec laquelle furent établis les soubassements des divers bâtiments de la gare de Ruffec et qui, avec ceux du plateau des coteaux de Lavaud, fournissent une pierre non gélive, assez rare dans le pays, et utilisée notamment pour faire des pavés, des bordures de trottoirs et des seuils de portes.
Nous voici au moulin de Greigueuil, des premiers de la contrée où fut opérée la transformation de l'outillage par l'emploi d'une turbine et de cylindres. Deux béliers hydrauliques ont pour mission spéciale de faire monter l'eau à la ferme et au logis délicieusement situés dans une vaste crique, toujours verte, abritée des vents du nord, dont les hauteurs sont boisées jusqu'à la route de Ruffec.
Autour du logis se voient des arbres séculaires, pins géants et chênes à puissantes rainures qui l'ont de l'habitation de la famille de Greigueuil, depuis 1753, une des puits calmes et des plus agréables. et vieux témoins des peines et des joies familiales, redonnent chaque année un aspect nouveau à ce lieu enchanteur.
Quand l'eau de la Charente a payé son tribut à Greigueil, longeant un coteau planté de buis aux senteurs fortes, elle va recommencer au moulin de Refousson, où fonctionnaient encore il y a quelques années de petites industries, en dehors de la minoterie, qui seule a subsisté. En suivant, à gauche la grande exploitation agricole de la Vergnée et le logis, avec sa belle futaie. A droite, la fontaine de Martreuil, qui doit son nom à la seigneurie dont il ne reste plus guère de traces. Ses eaux, par-fois envahissantes l'hiver, forment un nouvel affluent de la Charente. Quelques centaines de mètres plus loin nous arrivons au pont de Condac, qui dessert la route départementale n° 7, de Confolens à Melle (56 kil.) On ne peut mieux choisir pour faire une halte.
Le café Gaildreau en repartant sur Confolens, à droite avant le pont sur la Charente.
http://www.behuard.mairie49.fr |
Se loger et se nourrir en territoire de Condac