Rejallant

Ce site pittoresque se situe sur la commune de Condac, appartient à la commune de Ruffec depuis la fin du XIXe siècle, mais relève de la CDC de Ruffec qui dispose de la compétence tourisme.

Rejallant s'offre comme un écrin de verdure sur les rives du fleuve Charente. Pour le plus grand plaisir du touriste qui peut à volonté s'y baigner, voguer, s'y reposer, être hébergé en son camping, s'y repaître de bel appétit. Et en lisant cette page ajouter de bons moments d'histoire à sa culture.

Bravo à Ruffec et à la communauté de communes de Ruffec qui ont maintenu contre vents et marées ce site exceptionnel !

Passerrelle, restaurant "Le Réjallant" et le logis (chambres d'hôtes).



La façade du restaurant a été ouverte sur le fleuve : beau !



On peut accéder à Rejallant sur chacune de ses rives, des passerelles assurent le passage de l'une à l'autre. Et le gîte aux pêcheurs...


La plage (abandonnée l'hiver) : baignade surveillée en été.


La retenue du moulin : au fond la base canë-cayak ! Et le fleuve Charente pour naviguer jusqu'à Condac...

Rejallant c'est :

De Rejallant on part en excursion à pied voire en bateau sur la Charente. Oui, on peut aussi rêver d'un bac comme à Lichères pour traverser la Charente.
Liens
Mobil-home et un loupé

Le moulin de Rejallant possède une histoire peu banale.

Jean Debord, 25 ans, est meunier (avec sa mère, veuve) en 1846, puis en 1851 et 1861.

Rejallant pompe à eau pour Ruffec
Source : Henri Gendreau et Michel Regeon, un siècle de vie ruffécoise, tome 1, page 100.
"Pas de retard à Ruffec pour projeter une adduction d'eau «à tous les étages» dans la ville. Le manque d'eau était un réel souci. Il n'y avait qu'un seul puits au centre-ville, celui de la place, pour alimenter l'activité économique et la consommation familiale... Une pompe est prévue dès 1837 mais le débit est très insuffisant. Nouveaux devis, déboires et déficits.



Le lavoir se devineau fond sur la gauche grâce à ses arches.

L'arrivée du chemin de fer PO en 1853 et l'alimentation en eau des locomotives à partir du Lien où a été installée une machine à vapeur pour entrainer des pompes donne des idées à Ruffec. Mais le coût exorbitant demandé à la ville par la compagnie du PO pour distribuer l'eau à Ruffec fait renoncer le conseil municipal à ce projet.
 
Le moulin rue de Plaisance ou de Tivoli situé au confluent du Lien et de la Péruse.

En 1865 il est question d'acheter le Moulin de Plaisance (commune de Ruffec) pour y installer un abattoir, un lavoir et une machine hydraulique qui élèverait l'eau en ville. Jean-François Cail, propriétaire de la ferme des Plans, veut établir à son usage une canalisation d'eau traversant la ville. Le conseil accepte en novembre 1868 sous réserve pour M. Cail de distribuer l'eau en ville. L'affaire en reste là, mais Cail réalise le captage et la conduite jusqu'à sa propriété. Ruffec a raté une étape...

L'eau et le gaz à tous les étages
13 août 1873, décision est prise par la ville de Ruffec de réaliser l'adduction d'eau elle-même. Et de faire distribuer le gaz pour l'éclairage.

1876 : projet d'établir un château d'eau, puis projet d'achat d'un terrain à Madanville pour y établir un réservoir. Etude par les Ponts et Chaussées de la possibilité de capter les sources de Rejallant. Le conseil décide le 24 juillet 1875 l'achat du moulin de Rejallant qui appartient à M. Roy demeurant à Mansle, Pierre Baudin et son épouse y demeurant.

Le moulin de Rejallant, auparavant moulin à tan, se présente ainsi : un bâtiment principal abritant l'habitation des meuniers, une grange, un four, un fournil, un toit à volailles et une cour qui permet d'atteindre le gué, des sources vives, des îles et prairies, le tout sur 1,30 ha. Il sera équipé d'une turbine.

Le 17 août 1875, promesse de vente d'un terrain pour l'usine à gaz (au Pontereau).

 
 
Le 29 juin 1879, l'usine à gaz est inaugurée
(au Pontereau, bord de la route de Civray, près de la Péruse).

Les travaux continuent pour l'eau. En 1880, le réservoir de stockage est construit sur le terrain le plus élevé de la commune, c'est le château d'eau du Peux-Bernardant en haut à gauche de Notre-Dame des Vignes.
 

La ville de Ruffec possède donc l'eau courante à partir de 1880.
Mais en 1887, M. Lotte, le fermier de l'usine de Rejallant ne paie plus son loyer. De plus le débit de l'usine avec une seule turbine est insuffisant.

 

La roue Sagebien attend d'être restaurée.


Le conseil décide d'ajouter une turbine (voir ce site sur les turbines à eau) ou d'installer une roue hydraulique (on ira voir à Civray la même roue que celle proposée à Rejallant, roue Sagebien en fer avec 48 aubes en bois de 1,20 m de hauteur, 2,50 m de large, dépense 1300 l d'eau par seconde, puissance de 50 cv). Cette roue actionne deux corps de pompe.

Théorie de la roue Sagebien

Et en revoilà de la roue Sagebien

16 septembre 1889, fermage accordé pour 40 ans des usines eau et gaz à Clément Simon."
Durant dix ans : « tout baigne ».




Vestiges de la conduite d'eau (entre le moulin et le réservoir).

Diamètre d'environ 180 mm.

La fureur des éléments
21 février 1904
Publié par l'Observateur de Ruffec
L'arrondissement de Ruffec a été aussi largement éprouvé dans cette fureur des éléments qui depuis quinze jours ne font que rage et causent des désastres.
La Péruse a pris des proportions comme on n'en avait pas vu depuis 1859, année restée mémorable, et où le niveau d'eau atteignait 30 centimètres environ au-dessus du pont de la Boissière, sur le chemin vicinal n°2 qui mène aux Gordins et à la forêt.
Bien plus fort qu'en 1882, où il fit son apparition le 6 décembre, le torrent menace depuis plusieurs jours d'emporter le pont de servitude établi dans le pré Perrein, au-dessous de celui de la route nationale.
A son arrivée dans le canal qui, du pont de la route de Confolens, rejoint le Lien, c'est un courant rapide et profond auquel rien ne résisterait, et encore cela ne suffit pas à l'écoulement des eaux, qui se sont répandues dans tous les jardins d'alentour.
Ceux de l'école communale des filles et de M. Touchard, jardinier, sont à moitié envahis, bien que le sol soit sensiblement plus élevé que le niveau de l'eau. Ce dernier propriétaire a dû quitter son habitation.


La crue de 1904 au Pontreau (Pontereau écrit parfois).

Aussi, sur tout le parcours du Lien à la Charente, ce ne sont que nappes d'eau des deux côtés, mettant fort en souffrance les magnifiques jardins potagers de nos maraîchers.
Au pont de Moulin-Neuf, impossible de passer. Quelques chiens de garde, enfermés dans l'usine Gaston Magnant, n'ont pu être secourus à temps et se sont noyés, pendant un moment n'a pas été sans causer quelque inquiétude. Là aussi, les habitants du moulin ont dû l'évacuer ou se réfugier à l'étage supérieur.

A Rejallant, noyé aussi, les machines élévatoires qui donnent l'eau à Ruffec ne peuvent plus fonctionner depuis dix jours et on arrive à ce résultat que partout on se plaint d'en avoir trop, quand sur le plateau on en manque. On a pu voir des boulangers recueillant l'eau de pluie pour faire le pain, et plusieurs industries ont été gênées par le manque d'eau, tandis que dans la partie basse de la ville, elle coule à flots dans les jardins.

La chaussée du moulin de Montigné (Barro), déjà fortement entamée, n'aura certainement pas échappé à une poussée pareille. Aiguependant, moulin de Villegats, Verteuil ont aussi ressenti plus ou moins les effets de l'inondation. Dans cette dernière petite ville, l'eau a barré la route d'Aizecq depuis le grand pont jusqu'à la sortie du bourg, et les habitants du quartier ont dû monter au premier étage. Nanteuil. Pougné, Poursac ont été inondés ; en un mot toute la riante vallée de l'Argent-Or, n'a été qu'un lac pendant plusieurs jours.
L'établissement de pisciculture de Nanteuil de MM. Rouillon aurait subi de grandes pertes par suite de entrainement par les eaux de truites de toutes grosseurs et d'innombrables alevins qui, heureusement, ne seront pas perdus pour le pays.


Balade au bord de l'eau
Du Lien à Rejallant (l'Observateur de Ruffec 1909)

De l'embouchure du Lien, la Charente nous conduit vite à l'ancien moulin de Rejallant devenu depuis une trentaine d'années la propriété de Ruffec, qui y a établi les appareils élévatoires pour son service d'eau.
Un coup d'oeil jeté sur la carte amène à dire que si le cours d'eau eut été plus conquérant, plus pressé d'arriver à l'Océan, il eût pu filer directement de Condac à Barro, au lieu de faire tant de lacets.
Mais la Charente n'est pas pressée, elle a voulu visiter une plus grande étendue de terrain pour faire plus d'heureux ; et l'hiver, en reine souveraine, elle prend souvent possession de toutes les immenses prairies qu'elle traverse pour les féconder.

Rejallant est, en été, et même une grande partie de l'année, le rendez-vous favori (déjà) des baigneurs, des pêcheurs et des promeneurs ruffécois, qui y font des dîners champêtres sous les frais ombrages.

Vue du haut des coteaux, la Charente offre l'aspect d'une vaste corbeille qui enserre une prairie magnifique dont le coquet village de la Leigne, perdu dans la verdure, serait le bouquet.

La double installation d'une turbine et d'une roue Sagebien pour actionner les pompes qui alimentent le château d'eau du Peux-Bernardant (là où se situe l'actuel château d'eau route de Verteuil) est sérieuse, et suffit en temps normal à la distribution d'eau à Ruffec.

Tout récemment, il a été question de grands projets : M. Raynaud (note 1 : sa biographie en fin d'article), député de l'arrondissement de Ruffec, devenu ministre de l'agriculture, cédant à des sollicitations bien naturelles, promit de faire étudier s'il n'y aurait pas moyen de réunir les différentes sources qui avoisinent Rejallant, de façon à assurer le service uniquement en eau potable, tandis que pendant la période d'été il faut emprunter une bonne partie de celle de la Charente pour faire face aux besoins.
Un ingénieur hydrogéologue, M. Ph. Glangeard, vint en effet visiter les coteaux d'alentour vers la fin de mars et repartit en disant qu'il y avait certainement quel-que chose à faire. Mais sur ces entrefaites M. Raynaud, cessa d'être ministre et cette affaire semble devoir être abandonnée pour quelque temps du moins, ce qui est d'autant plus fâcheux que la grande partie de la dépense eût été faite à l'aide de larges subventions ministérielles.

Et qui sait ce que donneraient des fouilles dans les coteaux de Rejallant, qui ont aussi un souterrain dans lequel on peut entrer sur un parcours de vingt-cinq à trente mètres, en prenant des précautions pour ne pas se heurter aux stalactites des voûtes, ou ne pas prendre de bains de pied dans les trous envahis par les eaux. Avec ce qui vient d'avoir lieu dans les environs de Bourg-Charente, où l'on a trouvé de grandes cavernes sur les bords de la Charente, dans des coteaux semblables, on peut bien croire qu'il en est peut-être de même dans nos environs. Sans doute un jour nos petits-enfants seront-ils plus curieux que nous!

La Charente, après avoir franchi la chaussée de l'ancien moulin et s'être répandue autour des nombreux ilots, dont quelques-uns cultivés, qui font de Rejallant un site aussi utile qu'agréable, poursuit sa route en obliquant à l'est pour gagner le moulin de Montigné, en passant devant les rochers de Galaubier, repaire des oiseaux de nuit et des blaireaux, et, plus loin, devant la jolie habitation des Ballons.

Le 27 juillet 1910, le conseil municipal de Ruffec ratifie la cession des services de l'eau et du gaz à l'union électrique régionale dont le siège est à Civray.

En 1927,
le conseil municipal de Ruffec tente de capter les sources de Tallugeau. Le 13 août le conseil est informé que le débit est supérieur aux attentes. Les travaux sont terminés le 29 janvier 1929.

Le 12 septembre 1930 un forage est décidé à Rejallant pour la recherche d'une éventuelle nappe souterraine. Mais le 27 août 1931 on apprend que ces travaux n'ont pas abouti.

Le 4 juin 1941 les Allemands exigent l'installation d'un appareil automatique de javellisation afin de stériliser l'eau.

L'adduction d'eau moderne a abandonné dès le début des années 1960 tout apport d'eau venu du moulin de Rejallant. Ce sont les sources de Roche et de Condac-Martreuil qui alimentent aujourd'hui le château d'eau route de Verteuil et celui des Gordins. Le
service de l'eau est assuré par le SIAEP (syndicat intercommunal d'alimentation en eau potable) du Val de Roche.

Gestion de l'eau courante et de l'assainissement en 2013.

Station piezzo de Ruffec en direct.

L'eau de Val de Roche sous surveillance.

Une station moderne inaugurée en 2011 à Pougné.

Fusion ou mariage des SIAEP dans le cadre de l'intercommunalité nouvelle.

Noyade
«Journal de Ruffec» du 22 juin 1937.
Trois jeunes gens se baignaient à Rejallant. Théophile Cardin, 17 ans, employé à l'Hôtel de France, ne sachant pas nager, perdit pied et coula à pic...


Une turbine moderne pour produire de l'électricité a été installée à Rejallant lorsque puiser l'eau est devenu inutile dans les années 1960-70.


Note (1)
Extrait  Le Stéphanois du 5 novembre 1910
Les nouveaux ministres
M. Maurice Raynaud était avoué à Paris et conseiller d'arrondissement à Ruffec lorsqu'il fut élu, le 6 mai 1906, député de la Charente. Il a été réélu en 1910.
M. Raynaud, qui est vice-président de la commission de la réforme judiciaire et de celle des économies, a pris part à plusieurs débats relatifs à des questions de droit pur, notamment à celui qui avait pour objet la dévolution des biens d'église.
En sa qualité de président du groupe de la gauche démocratique, il a été le premier signataire de l'ordre du jour de confiance qui a clos le débat sur la grève des cheminots et est monté à la tribune pour le soutenir. C'est à cette circonstance qu'il doit son portefeuille.
M. Raynaud a cinquante ans.


Le logis de Rejallant acceuille 3 chambres d'hôtes (voir au restaurant pour disponibilité éventuelle)


 

http://www.le-rejallant.com/


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Rejallant dans la presse

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