Courcôme
(commune nouvelle 1er janvier 2019) Villegats a fusionné avec les communes de Tuzie et Courcôme le 1er janvier 2019 sous le même nom de Courcôme.
850 hab., 3000 h., 29 élus jusqu'en 2020 puis 19 élus, budget 550000 €
Maire: Fabrice Geoffroy, maires délégués: Jean-Paul Terrassier et Marc Vigier, plus 6 adjoints, et une déléguée aux personnes âgées et à l'animation.
Réunion publique à Courcôme en octobre 2018... Ci-dessous : liens vers les anciennes communes. _________________ Villegats (ancienne commune) Superficie : 771 hectares (7.71 km2) ; altitude minimum de 91 mètres et maximum de 161 mètres. Villegats est composée de 245 habitants (recensement publié en 2012). Les habitants sont nommés les Villegatois et les Villegatoises. Dans les pages d'histoire on relève : Villegast, Villegât puis Villegats... Mairie
16700 Villegats
Email : mairie.villegats@wanadoo.fr
Tél/Fax : 05.45.31.52.52
Horaires d’ouverture : mardi, vendredi 13h30 à 16h30 La commune de Villegats borde la route nationale 10, elle est située en Charente dans le canton de Ruffec et fait partie de la communauté de communes des Trois Vallées. Elle avait postulé en 1973 pour entrer dans le District de Ruffec mais ceci lui fut refusé.
La mairie... et son école fermée. Maire (et président du SIAEP) : Marc Vigier
Adresse de la mairie
Le Bourg
16700 Villegats
Téléphone : 05 45 31 52 52 Ouverture de la mairie les mardi et vendredi de 13h30 à 16h30. Courriel : mairie.villegats@wanadoo.fr Extrait carte de Trudaine fin XVIIIe.
A gauche le nord, à droite le sud... La commune de Villegats borde la route nationale 10.
Pour son alimentation en eau potable, elle est desservie par le SIAEP de Villefagnan.
La vigne (AOC Cognac)
Villegats est la seule commune du canton de Ruffec, avec celle de Verteuil, à être située en zone d'appellation contrôlée (AOC) Cognac. Voir : Décret n°2011-685 AOC Cognac Histoire de la vigne en Charente
Le poète de Villegats
Francis Belliard, écrivain poète.
Revue de presse : http://ruffec.blogs.charentelibre.fr/vvillegats/
Morts pour la France
1914-1918
BELLAUD Ernest
BENAIS Paul
BENETEAU Léon
BILLARD Paul
CROIZARD Jules
GAUTRON Eugène
GRACIEUX Valentin
GUILLOT Edouard
TOURAT Arsène
TOURNIER Fernand
TRIBOT Maurice Allard
1939-1945
MENINGAUD Edmond
DARDILLAC Auguste
Vous recherchez un Poilu : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/ Exemple avec BELLAUD Ernest (Pierre Ernest) : né à Villegats le 9 février 1887, soldat 2e classe au 307e RI , matricule 03376, Classe 1907, recrutement Angoulême, mort pour la France le 28 août 1914 à Moislains (Somme) (jugement à Ruffec du 7 juillet 1920, transcrit à Villegats le 20 août 1920.) A noter que l'accès à ce site est gratuit. Lorsque la Charente aura mis en ligne son état-civil (AD16), il sera possible moyennant paiement !!! d'accéder à l'acte de naissance. Vent de colère devient tempête générale : lire Charente Libre du 14 janvier 2013. Cette décision fait râler les généalogistes et bien d'autres. Toutefois tout le contenu du site AD16 ne sera pas payant (pour le moment), ainsi les cahiers rédigés par les instituteurs de 1914 à 1916 : à lire absolument en cliquant ci-avant ceux de Villegats rédigés par l'institutrice Mme Changeur !
Consulter le cadastre Napoléonien sur le site des Archines départementales de la Charente (AD16) et la première page "Tableau d'assemblage" : on voit le logis de la commanderie et le site des tuileries.
En 1789, la paroisse de Villegats relevait de la sénéchaussée et élection d’Angoulême, et appartenait au diocèse de Poitiers.
C'était une châtellenie particulière dépendante d’une commanderie de l’ordre de Malte. Elle était taxée en 1789 à 1,185 livres de taille, 630 livres d’accessoires, 660 livres de capitation, 1,234 livres de vingtièmes.
La commune de Villegats (par Buchey en 1914)
Superficie = 771 ha. 22 ; population = 298 habitants (458 en 1851).
Située au sud de Ruffec, la commune de Villegats est une des moins étendues et des moins peuplées du canton. La population y est cependant plus dense que dans la commune voisine de Barro, car elle atteint le chiffre de trente-huit habitants par kilomètre carré.
Cette commune occupe un plateau ondulé et sans eau, dont le sol se prête tout particulièrement à la culture des céréales ; aussi cette culture est-elle de beaucoup la plus importante, environ le tiers de la superficie totale lui est consacré. On trouve également dans la commune quelques tonnes prairies, cependant, l'élevage du bétail y est peu développé.
L'ensemble des bois, disséminés dans toute l'étendue de la commune, principalement dans le nord, couvre environ le sixième de la surface totale. La propriété est, en général, assez morcelée et on n'y rencontre pas de grands domaines.
Des éoliennes souhaitées à Villegats ?
Un vol d'essai mais pas de mât sur lequel se poser...
Vue du bourg sur le parc éolien (9 machines) de Salles-de-Villefagnan. Consolation : des subsides via la communauté de communes avant que Ruffec n'avale tout ?
A noter qu'au début du XIXe siècle, c'était un relais du télégraphe qui battait des ailes dans le ciel de Villegats.
immédiatemaent à l'est de la commanderie, le long d'un chemin axé Nord-Sud, pose en 2008 en deux2 tranchées (deux câbles donc) entre le site éolien et la station de Ruffec/Longchamp.
La commune de Villegats (suite 1914)
L'industrie est absolument nulle (selon Buchey).
Pas juste... Ne pas oublier les tuileries près des Plans : en 1851 François Dubois est ouvrier tuilier avec deux ouvriers. Et on peut lire dans le bulletin de la Société archéologique et historique de la Charente en 1966 cet extrait ! "Tous les jeunes de Taizé demandés pour la levée militaire (181?) furent employés aux Forges. Les tuileries de Villegats et Verteuil durent fournir dans le plus bref délai 10 à 12.000 briques pour la construction de fourneaux spéciaux."
Au point de vue des voies de communication, la commune de Villegats est assez mal partagée. En dehors de la route nationale de Paris à Bordeaux, qui limite la commune à l'est et qui la sépare des communes de Barro et de Verteuil, elle n'est desservie que par un chemin d'intérêt commun, qui se détache de la route nationale près du bourg de Villegats, traverse toute la commune de l'est à l'ouest et se dirige vers la commune de Courcôme, dans le canton de Villefagnan.
La station de chemin de fer la plus proche est celle de Verteuil, située à trois kilomètres.
Le bourg de Villegats (172 hab.), à cinq kilomètres sud de Ruffec, renferme à lui seul la plus grande partie de la population de la commune. Il est situé près de la route nationale. Les plus anciens registres paroissiaux remontent à l'année 1689.
L'église Saint-Benoit a été restaurée en 1827.
L'église paroissiale du XIIe siècle est à chevet plat qui fut construite dans le village par la commanderie des Chevaliers de Saint-Jean (Malte).
Dédiée à Saint-Benoît, au XIIe siècle, couverte en berceau et terminée par un chevet plat dépourvu de sculpture, elle revêt l'austérité des constructions monastiques.
Le clocher qu'on peut y voir est moderne.
Deux hameaux seulement sont à citer dans la commune : la Croix (48 hab.) et les Porcherons (48 hab.).
Autrefois les Templiers possédaient à Villegats une importante commanderie. Lorsque cet ordre célèbre eut été aboli, la commanderie de Villegats passa entre les mains des chevaliers de Malte. Des bâtiments de la commanderie il subsiste une ancienne chapelle (Saint-Fiacre) et des caves intéressantes. Voir la page histoire de la commanderie de Villegats.
Communications
Le télégraphe Chappe est relayé à Villegats (altit. 133m au télégraphe).
En 1841, Pierre Bernard est "télégraphier" (stationnaire) à Villegats.
Résumé
En 1799, un message est acheminé de Paris à Bayonne en moins de 2 heures grâce à l'invention du télégraphe optique. Cette idée évolutionnaire de Claude Chappemarque la naissance des télécommunications. Son télégraphe optique est décrit ainsi : trois grands éléments mobiles et grâce à un code de transmission, le message avance de poste en poste. Il faut en effet, des postes édifiés tous les 10 km environ, sur des points élevés et dégagés pour permettre une parfaite visibilité. La Vienne et la Charente sont traversés par la ligne de Paris à Bayonne avec des sites choisis par l'ingénieur M. Magel.
La première ligne Paris/Lille sera mise en service le 17 août 1794. Puis Bonaparte fait fermer le télégraphe, trop couteux, et c'est la Loterie Nationale qui en finance la renaissance et l'extension en 1803 ! Le décès de Claude Chappe en 1805 ne freine pas le déploiement que l'Empereur Napoléon finit par encourager, au gré de ses conquêtes militaires: ses 4 frères poursuivent son oeuvre. Sous Louis XVIII sera inaugurée Lyon/Toulon (1822) puis Paris/Bayonne (1824).
Pas sans souci !
Civray est le 11e poste de la Vienne situé vers la Pierre Du Teil. L'opérateur envoie les messages tout en surveillant à la lunette le poste suivant et le poste précédent. En période troublée, ce brave homme (le télégraphier) est très exposé car isolé. Le poste de Civray, une tour carrée, s'installe début 1823. Lettre du sous-préfet de Civray le 7 mai 1824. « Les inspecteurs de la ligne télégraphique de Paris à Bayonne ont fait construire l'an passé dans la commune de Civray sur un champ appartenant à Jean-Louis et Thérèse Jacquiault un signal télégraphique… » Les propriétaires étaient d'accord et attendaient une indemnité traitée à l'amiable. « Ils ont vu avec surprise qu'on s'est emparé de leur propriété sans leur faire aucune proposition… » Cette pétition s'adressait au maire de Civray et à l'inspecteur de la ligne.
Pendant près de 30 ans, les 11 postes vont recevoir et transmettre les messages, mais en 1851 le télégraphe électrique arrive à Poitiers et sonne le glas du télégraphe de Chappe. Il ne reste aucun vestige de ce poste télégraphique.
Des signaux clandestins sur le télégraphe Chappe entre Tours et Bordeaux, entre 1834 et 1836, le Picton n°127 de janvier 1998.
Ce réseau est à l’origine de la première apparition documentée d’un “virus réseau” puisqu’en 1834, une faille du réseau de télégraphe a été utilisée par les frères Blanc pour connaitre les fluctuations des cours à Paris. Ils s’établissent en 1834 à Bordeaux à la tête d’une société de placement qui mise sur la hausse ou la baisse des valeurs de la Bourse de Bordeaux. Spéculant sur les fluctuations des rentes de l’État, il leur fallait connaître avant les autres si les cours étaient en hausse ou en baisse à Paris afin d’acheter ou de vendre avant que le marché local ne s’aligne sur celui de Paris.
Les deux frères utilisent le télégraphe Chappe avec des complicités. Un fonctionnaire complice introduisait dans un quelconque message officiel, une «coquille» qui en fait signifiait «marché en baisse» ou «marché en hausse». Un autre complice à Bordeaux se chargeait de les prévenir de l’anomalie constatée une fois le message réceptionné, ce qui leur permettait d’avoir toujours une demi-heure d’avance sur tous les autres agents de change. Leur stratagème est découvert après deux ans de fonctionnement.
Lire aussi : "Entre 1834 et 1835, Joseph et Francois Blanc achètent et vendent à coup sûr à la Bourse de Bordeaux. Les gains sont très importants. De fait, les frères Blanc utilisent la ligne nationale pour faire passer de façons codées et secrètes, grâce à l'aide d'un agent du télégraphe, des informations avant que ces dernières n'arrivent par les voies officielles. Un complice finit par avouer le mécanisme. Néanmoins, en mars 1837, les frères Blanc sont acquittés au motif qu'il n'existe pas de loi qui interdisent de recevoir télégraphiquement des informations quelque soit la nature. Cet arrêt aura pour conséquence la promulgation de la loi du 2 mai 1837."
1837 : “La cour d'assises de Tours vient de s'occuper de l'affaire des télégraphes. On se rappelle que des poursuites avoient été dirigées contre deux négociants de Bordeaux, les frères Blanc, à l'occasion de la transmission par le télégraphe de Tours à Bordeaux d'avis sur la hausse et la baisse des fonds à la Bourse de Paris. Plusieurs employés des télégraphes furent également poursuivis, et tous ils ont comparu à l'audience du 14. Les frères Blanc, qui sont jumeaux et d'une entière ressemblance, ont été défendus par Me Chaix-d'Est-Ange. Après plusieurs jours de débats, le jury est entré en délibération et a rendu un verdict d'acquittement, tout en maintenant pour les frères Blanc et le nommé Guibout. employé du télégraphe, des tentatives de corruption vis-à-vis des autres accusés. La cour les a en conséquence condamnés tous les trois aux frais du procès."
En 1845, le réseau métropolitain de 5000 km dessert 29 villes avec 535 stations.
L'invention de la télégraphie électrique par Samuel Morse précipite à partir de 1845 la disparition du télégraphe Chappe; la première ligne électrique Paris/Rouen est inaugurée le 3 juillet 1846; le déploiement sera ensuite très rapide.
"Le télégraphe optique a été quasi exclusivement affecté aux transmissions des autorités civiles et militaires, ce qui explique le luxe de précautions prises pour garantir le secret des correspondances et le rattachement des personnels aux ministères de la Guerre, de la Marine ou de l'Intérieur.
Les directeurs sont affectés au codage des dépêches et déchiffrage des messages, ils assurent les relations avec les autorités civiles et militaires du département et font partie des personnalités locales. Ils sont souvent diplômés de grandes écoles.
Les Inspecteurs sont responsables du déploiement, de l'entretien et de l'exploitation des postes. Ils supervisent à cheval 12 à 15 stations visitées au moins tous les mois pour apporter les salaires des personnels. Salaire équivalent à celui d'un sous-préfet.
Les stationnaires sont recrutés parmi la population locale, sans enfants, souvent illettrés; ils sont très isolés et les premiers exposés dans les périodes troubles.
Le règlement intérieur est très strict, et il est formellement interdit de confier son poste à quiconque ou de s'en éloigner pendant le service; deux stationnaires se partagent la permanence, qui commence à midi, se prolonge jusqu'au crépuscule, reprend au lever du soleil avec le même stationnaire, qui a obligatoirement dormi sur place et se termine par la relève à midi; l'aménagement du local est spartiate.
Le service est assuré dimanches et jours de fêtes, les congés sont limités aux raisons médicales, et les activités sont espionnées en permanence par les inspecteurs.
Ces conditions de travail n'empêchent pas la plupart des stationnaires de cumuler un 2e emploi (paysan, agriculteur, tisserand, cordonnier, ...) compte tenu de la faiblesse de leur rémunération."
La tour de Villegats était à vue de celle de Taizé-Aizie au nord et celle de Lonnes au sud. Sur les 4 cartes suivantes (1890) le point géodésique où (sinon près duquel) était installé le télégraphe est repéré en jaune (la RN10 en rouge).
- au nord : Taizé-Aizie, station de type tour carrée était située à 2 kilomètres à l'est sud-est de la localité, au lieu-dit "le Télégraphe", altitude proche de 155 m, à proximité du hameau d'Usseau. Il ne reste aucun vestige dans le champ. La carte IGN actuelle mentionne "le Télégraphe". Le poste correspondant au nord, "Civray", est à environ 12 kilomètres.
- au sud : Villegats est à environ 12 kilomètres. La station de type tour carrée était située au nord-est du lieu-dit "les Porcherons", point géodésique 133. Il ne reste aucun vestige. Si ce n'est le nom à l'est de la RN10 du champ (champ du télégraphe) dans lequel elle était érigée (voir flèche rouge carte ci-dessus).
Le poste correspondant au sud de Villegats est "Lonnes" à environ 6 kilomètres, à mi-distance entre Villegats et Fonclaireau. La station de Lonnes, qui se trouvait au nord du lieu-dit "des Petites Vignes", proche de la borne 129, a totalement disparu. Construite sur le bord sud de l'ancien "Chemin de Lonnes à Bayers passant par le télégraphe, entre les lieux-dits 'la Cape' et 'Bois de Saint-Galvert' ", elle est mentionnée sur le cadastre de la localité, feuillet B4, parcelle 695 en limite de la 694 et 696.
Moudre son blé... chez les autres
Pas de moulin à vent (la seigneurie relève de l'abbaye de Nanteuil-en-Vallée et de la commanderie ce qui comme pour tout territoire d'église favorise les droits de banalité. Pas de cours d'eau d'où l'établissement du moulin de Villegats chez les voisins, sur la Charente à Barro.
Rédaction des cahiers de doléances en 1789
Réunion le 8 mars (PV d'assemblée), en l’auditoire du lieu. Président : me Jean Pinoteau le jeune, notaire royal et procureur plus ancien de la communauté de Villegats, «faisant fonction de juge, en l’absence de M. le juge ordinaire». Comparants : Jean-Cbarles Deluget, sr de Grand Hois, Jean Demondion, Louis Lizot, arpenteur ; Jean Meningaud, Jean Guindougault, Jean Tourrat, Jean Mondion l’aîné, Louis Courtin, François Meningaud, François Benoist, Jean Gaildraud, Jacques Chauvet, Jean Farchaut, Pierre Bergeron, André Meningaud, Maurice Raffoux, Jacques Mondion, tous laboureurs : François Malicorne, marchand, François Debenest, tailleur pour hommes ; Jean Chevalier, Pierre Massiot, Jean Lizot, Antoine Fély, Jean Mathieu, Pierre Bouhier, Jean Boreau, tous journaliers, et autres habitants.
Le bourg compte 120 feux. 2 députés : les Sr Coutant et François Joussaume.
20 signatures, dont celles de deux Joussaume non mentionnées au début, et du greffier d’olfice L. Lizot.
Doléances
Les habitants de la paroisse de Villegats, sensibles aux vues bienfaisantes de leur Monarque, ont l’honneur d’exposer : C’est avec la plus vive reconnaissance qu’ils voient qu’il s’occupe à pouvoir leur donner une existence physique moins malheureuse que celle qu’ils mènent depuis si longtemps par les abus qui se sont insensiblement glissés dans la perception qui s’appelle impôts (sic). Ils représenteront :
Art. 1. Que le cadastre qui a été si malheureusement introduit dans leur paroisse a monté à un point si excessif que tous propriétaires et cultivateurs roturiers qui ont vingt livres de revenu en payent dix-huit de subside ou impôt ; que sur le restant, ils sont obligés d’acquitter des cens, rentes et droits seigneuriaux (consulter cette page pour étudier les impôts sous l'ancien régime), de manière qu’avec beaucoup de sueurs et de travaux, ils peuvent à peine suffire à payer les charges des impositions, ce qui indispensablement augmente journellement le nombre des mendiants et prive la campagne des bras nerveux qui font tout son lustre et sa richesse. Ils le voient avec d’autant plus de regret que les provinces voisines ne supportent pas le même sort ;
Art. 2. Que le circuit que l’on fait faire aux deniers du Roi, avant de parvenir au Trésor, est une occasion de dépense, qu’il est indispensable d’abolir, ainsi que toutes sortes d’impôts pécuniaires qui se perçoivent sur toutes les propriétés. Ils aspirent à ce qu’ils soient remplacés par l’impôt territorial également réparti sur tous les Ordres de l’Etat. Sa répartition sera d’autant plus avantageuse, qu’elle sera simple et qu’elle mettra de plus les propriétaires à couvert des procédures plus que tout autre impôt absolument nécessaire, et les mettra à l’abri des persécutions inouies des receveurs des tailles qui sont en horreur à toutes les paroisses ;
Art. 3. Qu’il est onéreux pour eux d’être forcés de plaider en dernier ressort à 130 lieues de leur domicile. Aussi réclament-ils la bonté du Prince pour obvier à cette calamité que son cœur bienfaisant a déjà prévue, et demandent-ils instamment l’établissement de quelque Cour souveraine à leur proximité, afin d’obtenir à moindres frais la justice qui leur est due ; et que leurs juges naturels les jugent en dernier ressort jusqu’à la somme de trente livres. Il serait encore bien plus avantageux pour eux, s’il était possible, de faire rendre la justice gratuitement ;
Art. 4. Qu’il est indispensable d’anéantir le droit de contrôle ou pour le moins d’établir un nouveau tarif, parce que les commis des traitants forcent toujours l’interprétation de celui qui existe, et c’est toujours à la charge des malheureux ; il est même inouï toutes les vexations qu’on exerce dans cette partie, jusqu’à forcer les notaires de porter sur leurs répertoires les testaments des personnes encore vivantes, qui, par cette violence n’étant plus confiés au secret, excitent tant de haines et d’animosités dans les familles qu’il est presque impossible de les calmer ;
Art. 5. Que le droit des francs-fiefs doit être aboli, parce que dans l’origine ce droit n’avait été imposé sur les roturiers que pour tenir lieu du service militaire dû pour raison des fiefs qu’ils avaient acquis sur les seigneurs qui étaient obligés de servir et d’aller à l’armée à leurs frais et dépens. Comme aujourd’hui les seigneurs et les nobles sont dispensés de cette obligation primitive et qu’ils sont au contraire payés par la Nation pour faire ce service, les roturiers possédant francs-fiefs doivent donc jouir des mêmes prérogatives, puisque le service n’est pas à la charge du fief et qu’il est au contraire une charge nationale. Les roturiers payant des sommes pour frayer à la solde de troupes utiles et nécessaires pour la défense de la patrie, elles soutiennent l’Etat. Le droit de francs-fiefs qu’on exige d’eux depuis des siècles est donc une double rétribution pour ce même objet qui est abusif, parce que, la cause pour ce qu’il avait été établi ne subsistant plus, le droit doit nécessairement cesser, et la perception actuelle que l’on en fait, elle est plus injuste. Quoiqu’il avait été réglé que les roturiers payeraient ce droit tous les vingt ans et à chaque mutation, lestraitants, chose inouïe, aujourd’hui en le percevant non seulement exigent les dix sols par livre en sus, ce qui rapproche le droit à quinze ans, mais encore ils forcent les contribuables à payer un cinquième en sus pour les profits féodaux, innovation d’autant plus révoltante, qu’il est rare qu’il y ait des mutations dans une contrée surtout où les impôts sont de niveau avec la valeur des propriétés ;
Art. 6. Qu’il est avantageux, tant pour le gouvernement que pour le peuple, d’ériger la province seule, sans réunion d’aucune autre, en Etat particulier, parce que, s’il arrivait quelque abus dans leur administration, chaque membre serait mieux à même de les faire réformer que des étrangers qui n’auraient aucune connaissance locale pour en arrêter les progrès.
Art. 7. Nous avons à observer qu’on a mis un bureau qui empêche notre commerce, surtout des vins qui est la principale récolte de cette paroisse, soit en entrant, soit en sortant, et autres choses pour les bestiaux du Poitou, qui occasionne souvent des frais sans diminuer nos charges.
Ce sont les plaintes et doléances des habitants de la paroisse de Villegats, et ce fait et arrêté, en conformité d’un ordre du Roi, leur auguste Monarque.
16 signatures ; 4 de moins qu’au procès-verbal d’assemblée.