La commanderie de Villegats
Autrefois les Templiers possédaient à Villegats une importante commanderie. Lorsque cet ordre célèbre eut été aboli, la commanderie de Villegats passa entre les mains des chevaliers de Malte. Des bâtiments de la commanderie il subsiste une ancienne chapelle (Saint-Fiacre) et des caves intéressantes.
La commanderie s'est transformée en ferme... (Cliché pris vers l'est en 2008.)
La commanderie vue du côté sud et est.
La Maison du Temple de Villegats est mentionnée dans les dépositions du Procès des Templiers. Elle doit remonter au Xlle siècle.
La chapelle romane (Saint-Fiacre), dont seule la moitié a été conservée, occupe l'aile nord du bâtiment (à gauche de ce cliché).
La tour coiffée en poivrière est entière au début du XXe.
En janvier 2013, la tour apparait écrètée, et la chapelle désaffectée.
Comparer la façade avec celle sur la carte postale plus haut.
Les Templiers de Villegats (commanderie Saint-Fiacre)
Le bourg de Villegats est situé à cinq kilomètres au sud de Ruffec sur l’ancienne voie romaine appelée la Chaussée. L’origine du peuplement est lié à une très importante Commanderie de l’ordre des Templiers à l’ouest du bourg actuel et le dominant, en vis à vis de l’église dédicacée à Saint-Benoît.
Les Templiers de Villegats installent leur maison à la limite de la dorsale de l’ancienne forêt d’Argenson et dans une zone boisée que possédait en partie l’abbaye de Nanteuil-en-Vallée.
Le bâtiment encore imposant l’était encore davantage si l’on en croit un mémoire tardif qui fait mention “d’une maison-forte avec double enceinte de murailles, créneaux, tours, fosses et ponts-levis”.
Sa première mention littéraire date de 1194 et la protection royale lui est assurée constamment.
La commanderie des Templiers disparaît à la suite du procès qui débute le 22 mars 1312 et qui s’achève le 2 mai de la même année. Les documents parlent alors de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem (1).
La guerre de cent ans la place au premier plan au XVème siècle entre Français et Anglais.
Villegats a dans le siècle suivant un rayonnement exceptionnel et ses possessions sont multiples…
(1) Ordre souverain militaire hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte ou Ordre souverain de Malte ou encore en abrégé «Ordre de Malte» : ordre qui prend la suite de l'Ordre historique.
La commanderie de Villegats
(source : Les Templiers en Charente les Commanderies et leurs Chapelles - Charles Daras - SAHC.)
C'est l'un des plus grands établissements qui a été fondée par les chevaliers de Saint-Jean, en Aquitaine. Situé dans une région où les traces de voies antiques abondent, il se trouvait à un noeud de communications très fréquentées au moyen âge.
Dès que l'on franchit le portique donnant accès à une grande cour, une vive impression est ressenti en découvrant le magnifique corps de logis du gouverneur, entouré de tous côtés par de vastes dépendances. Cet ensemble fort imposant étonne d'autant plus que les quelques logis de commandeurs ayant survécu dans notre département, sont d'apparence plutôt fruste. Celui de Villegats atteste ainsi le rôle prépondérant exercé par cette commanderie de Malte.
La chapelle romane, dont seule la moitié a été conservée, occupe l'aile nord du bâtiment. Cet oratoire, dédié à Saint-Fiacre, fut intégré dans la construction paraissant remonter à la fin du XVe siècle. Une voûte en berceau brisé couvre les deux travées de l'édifice que sépare un doubleau retombant sur des pilastres. De même qu'à la chapelle de Barbezières, un arc d'encadrement se voit au mur ouest de la nef. Il s'appuie sur des culs-de-lampes établis au niveau des cordons chanfreinés, sur lesquels repose la voûte. Aucune sculpture n'agrémente l'intérieur de l'édifice qui offrirait un plus vif intérêt si un mur ne le fermait pas à l'est (contre le mur sud de la partie ruinée, deux contreforts peu saillants rappellent ceux du Fouilloux et du temple de Boixe.)
Au delà de ce mur, on retrouve les deux autres travées de la chapelle avec leur dallage, ainsi que le chevet plat, ajouré d'un triplet dont il ne reste que les baies latérales.
Au dehors, le portail est simplement orné par trois voussures brisées, auxquelles s'ajoute un cordon de têtes de clous entourant l'archivolte. La voussure intérieure est reçue par des pilastres, les autres retombent sur des colonnettes dont les chapiteaux sont décorés par des crochets.
A l'étage, une étroite fenêtre allongée apparaît dans le mur nu qui se confond avec celui du corps de logis. La reprise de construction, très visible, indique les altérations subies par la façade, lorsqu'elle reçut un entablement analogue à celui qui couronne le bâtiment central. (L'autel étant du XVIIe siècle, on est en droit de penser que les aménagements apportés à la chapelle remontent à cette époque).
Ce spacieux bâtiment, construit sur de vastes caves voûtées, était flanqué de deux tours, rasées il y a quelques années seulement.
Une tourelle avec escaliers en vis, occupe le milieu de la façade occidentale et dessert les deux étages. La porte d'entrée de cette tourelle est encadrée d'un arc en forme de mitre et des accolades doubles décorent les linteaux des fenêtres. Enfin, des lucarnes soigneusement aménagées dans la toiture, contribuent à l'élégance de cette construction très homogène.
Le cimetière se trouvait au nord de la chapelle ; parmi les nombreux sarcophages découverts, l'un d'eux renfermait les restes d'un hospitalier sur la poitrine duquel brillait encore la Croix de Malte.
Très vraisemblablement, à l'époque où il fut la première fois question d'agrandir la commanderie, les Chevaliers de Saint-Jean se décidèrent-ils à construire une église paroissiale afin de se réserver leur oratoire.
Celle-ci, dédiée à Saint-Benoît, fut, en effet, érigée par leurs soins après entente avec les religieux de l'abbaye de Nanteuil. L'édifice, du XIIe siècle, couvert en berceau et terminé par un chevet plat dépourvu de sculpture, revêt l'austérité des constructions monastiques.
Le clocher qu'on peut y voir est moderne. Contrairement à ce qu'a écrit l'abbé Nanglard, qui ne pouvait tout contrôler, ce n'est pas l'oratoire qui avait été édifié en second lieu, mais bien l'église paroissiale.
La prospérité dont a joui cet établissement avait dû particulièrement se manifester après le concile de Vienne, car les Templiers se trouvèrent dans l'obligation de remettre au gouverneur de Villegats, un grand nombre de leurs maisons.
L'abbé Nanglard nous informe qu'il avait encore sous sa dépendance, vers 1600, les commanderies de Vouthon, de Mallerand, que nous examinerons plus loin, ainsi que les temples d'Angoulême, du Breuil-en-Cellefrouin, de Malandry et de Vestizons, tous portant le vocable de Saint Jean.
Consulter :
http://www.hospitaliers-de-saint-jean-de-jerusalem.org/
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