Mairie de Barro Le Bourg 16700 - Barro Tél : 08 99 18 41 26 Fax : 08 99 02 03 38 | Horaires d'ouverture de la mairie Le lundi et le jeudi de 10h à 12h30 et 13h30 à 17h30 Un samedi sur deux de 8h à 12h |
Morts pour la France
Monument aux morts inauguré le 15 mai 1921, Yvon Delatour préfet de Ruffec, Fays conseiller général, Paul Mangon maire de Barro.
La végétalisation de Barro est remarquable, le cimetière est de plus en plus enherbé, la nature reprend ses droits en beauté.
Félicitons la municipalité !
1914-1918
AUDOIN Léon Lieutenant 17e RI DCD 26/10/1918 Saint-Quentin-le-Petit (08)
BERTRAND Jean 118e RAL 14 avril 1918
BILLARD Célestin caporal 307e RI 28 août 1914
COUILLAUD Jean 50e RIT 25/01/1917 Largitzen (68)
COUTANT Eugène 14 août 1914 (Hôp. de Ruffec suite accid. train comme garde-voie)
DENIVELLE Jules 107e RI 31 août 1914
MIMAUD Commandant
PINGANAUD Aristide 418e RI 26 avril 1915
SURAUD Emile Sergent 33e RIC 22 septembre 1918
1939-1945
COUDRAUD Jean
DOULET Henri
JOUSSEAUME Jules
Monument commémoratif à la mémoire de Henri Doullet fusillé par les Allemands le 18 août 1944 à l'âge de 31 ans.
Henri Doullet fusillé à Ruffec
Une rue de Ruffec porte le nom d'Henri Doullet. Elle longe le lieu où il a été fusillé le 18 août 1944 dans les circonstances que rapporte sa soeur, Mme Denise Pinganaud, qui habite Barro. «Ce 17 août 1944, quelqu'un est venu à Barro, prévenir que des maquisards étaient arrivés non loin du village, près de la route d'Aizecq. Mon frère avait récupéré des grenades, provenant d'un parachutage et trouvées dans le bois des Reclous par un chercheur de champignons. Il les avait cachées dans une ruche... Quand il a su que les maquisards étaient là, il a voulu les leur apporter. Il a caché la caisse de grenades dans son tombereau, sous le foin.
Juste à ce moment, une troupe d'Allemands et d'Hindous a pénétré dans le village de Barro. Mlle Broussaud est venue alors parler à mon frère dans l'entrée de la grange. Les Allemands les ayant aperçus se sont approchés avec leurs fusils. Pris de peur, mon frère est sorti par derrière la maison et a couru vers les champs... Les Allemands et les Hindous ont hurlé pour prévenir ceux qui se trouvaient plus loin que le cimetière, sur la route. Ceux-ci ont ouvert le feu et mon frère a été blessé à l'épaule (et sans doute aux jambes). Les Allemands l'ont alors ramené sur la place, devant l'église et emmené à la clinique de Ruffec. Il était environ 18h30.
Mon frère, aussitôt son arrivée, a été opéré par le remplaçant du docteur Jaulain, le docteur Raul. Une fois opéré, il allait bien ; à 31 ans on a des ressources.
Dans l'après-midi, le lendemain, le 18 août 1944, les Allemands l'ont fusillé près de la poudrière, et enterré sur place, en présence du maire, le docteur Fays, du premier adjoint, M. Lacombe et du secrétaire de mairie, M. Brumaud. La fosse a été creusée par MM. Honorat et Aupetit.
Le 5 septembre, il a été exhumé, mis dans un cercueil et ramené à Barro. Après un office religieux, suivi par une grande foule, il a été enterré dans le cimetière du village.
Le 17 août, après l'arrestation de mon frère, les Allemands ont mis le feu à notre maison. Avec ma mère, nous avons réussi à passer dans la maison voisine. Ma mère y est restée, mais moi je suis d'abord allée chez mon beau-frère, dans la maison où j'habite actuellement. Mon mari était alors prisonnier. Par la suite, redoutant d'être moi-même arrêtée, je suis partie aux Touches de Barro chez M. Georges, puis à Bioussac, chez des parents.»
M. René Lacombe, dont le père a eu l'horrible obligation d'assister à l'exécution d'Henri Doullet, relate, d'après ses souvenirs, le récit qu'il lui a fait des derniers moments du malheureux.
«Le 18 août, j'ai vu passer, route de Montjean, devant chez moi, un étrange cortège. Le père Renaud, de la Poultrie, requis par les Allemands, conduisait sa charrette à l'intérieur de laquelle une planche inclinée était appuyée sur le siège du conducteur ; sur cette planche, Henri Doullet. Derrière la charrette, marchaient le docteur Fays, maire, Henri Lacombe, premier adjoint, Pierre Brumaud, secrétaire de mairie.
Le cortège est descendu par la route de Montjean, puis a emprunté le chemin de la poudrière. Un peu plus tard, avec mes grands-parents, nous avons entendu une fusillade.
Mon père, terriblement traumatisé, n'en a pas mangé durant un mois. Plus tard, il nous a dit que le peloton d'exécution était constitué de quatre hommes, armés de pistolets mitrailleurs et commandés par un sous-officier. Henri Doullet fut assis (sur une chaise), dos à un mur de pierres sèches, faisant suite à la grange du contrôle automobile actuel. Avant l'exécution, les Allemands ont fait creuser une fosse par deux employés communaux, MM. Aupetit et Honorat, dans les plus brefs délais. Henri Doullet était tout près de la fosse ; quand le peloton d'exécution s'est mis en place, il a essayé de se mettre debout, mais il n'a pas pu.
Les Allemands ont fait immédiatement refermer la fosse dans la plus grande précipitation, et les deux employés de la ville ont protégé la tête du martyr au moyen de pierres disposées en tuile. Le 5 septembre, l'exhumation du corps d'Henri Doullet et de ceux des autres fusillés a constitué une des premières tâches de la municipalité de l'époque.»
(Lire Ruffec et les Ruffécois dans la guerre de 1938 à 1945, pages 268-270, de Henri Gendraud et Michel Regeon.)
Fusillé par les Allemands en 1944 relaté par CL
Balade au bord de la Charente (L'observateur de Ruffec, 1909) Le moulin de Montigné, abandonné depuis quelques années, quand se produisit une brèche dans la digue de retenue des eaux, a pu espérer revenir à la vie industrielle. On y a établi une laiterie avec utilisation des sous-produits du lait, qui paraissait être en somme un diminutif de ce que comptait faire à Condac la Société française des produits lactés. Le chroniqueur ne saurait passer en ces parages sans signaler un fait récent, peu banal. Il y a environ deux ans, un de nos concitoyens, circulant en bateau sur cette partie de la Charente, y perdit une paire de lunettes en or que malgré des recherches minutieuses il ne put retrouver... Or, ces jours derniers, un pécheur eut la bonne fortune de trouver dans ses filets un beau poisson... à lunette qui, malgré tout, n'y avait pas vu assez clair pour éviter de se laisser prendre. Nous n'avons pas eu occasion de vérifier le fait, mais ce qui est certain, c'est que notre honorable concitoyen est rentré en possession de l'objet perdu, qu'il ne comptait guère revoir. Le moulin de Montigné, d'un accès peu aisé, se trouve encaissé au-dessous des coteaux des Touches de Barro, qui eurent leur château, peu important, dont subsistent encore quelques vestiges. Ces coteaux, d'où l'on a une vue très-étendue, paraissent en élévation considérable en raison de leur déclivité rapide, cependant les altitudes ont déjà varié depuis Civray en accusant une tendance à diminuer : on cote 149 et 133 mètres au-dessus du niveau de la mer aux environs de Civray ; 161 et 158 vers Boistillet ; 129 et 126 au Magnoux ; 113 à Combe ; 103 au Breuil ; 107 à Aiguependant, où, bientôt la Charente, passant au-dessous de la belle propriété du Breuil, arrive au moulin de ce nom, un petit coin charmant dont voici un aperçu : Là fut établi, longtemps un service de bac, avec câble, permettant aux habitants du moulin, à ceux des jolies habitations des hauteurs d'Aiguependant et à tous les promeneurs de se rendre au chef-lieu de la commune de Barro, situé en face, au lieu de faire le tour par Verteuil ou par Condac et les Touches en suivant la crête des coteaux, ce qui constitue une promenade charmante, il est vrai, mais un peu longue pour des relations journalières. Barro est une commune de 400 habitants environs à cinq kilomètres de Ruffec, qui fut comprise dans l'ancienne enclave du Poitou. Son église n'a l'ait l'objet d'aucune mention spéciale. Depuis longtemps déjà le moulin d'Aiguependant, a été aménagé au système moderne, avec cylindres et lumière électrique. Son exemple fut suivi quelques années plus tard au moulin dit de Villegats, augmenté d'un étage, et qui doit son nom à ce qu'il était plus particulièrement en communication directe avec la commune de ce nom. Un pont en pierre, dont la construction remonte à 1885 ou 1886, a entraîné la suppression du bac d'Aiguependant et permet des relations plus faciles. Ce pont a été souvent considéré comme un point stratégique au cours de différentes manoeuvres qui ont eu lieu dans la région; de la rive gauche il permet en effet l'accès facile au chemin d'intérêt commun n° 162, de Ruffec à Poursac et Valence, par Verteuil, et, un peu plus loin, à la route nationale Paris-Bordeaux. Aujourd'hui, la municipalité de Barro, débarrassée des centimes additionnels qu'elle avait dû voter pour ce pont, a essayé de s'occuper de l'établissement de deux passerelles dont l'une mettrait les Touches en communication directe avec la prairie de Montigné, tandis que l'autre serait placée au-dessous du moulin d'Aiguependant, à l'emplacement de l'ancien bac, mais la politique s'en est mêlée, parait-il, et l'affaire n'avance pas. Laissons de côté cette grande «troublante» et continuons à suivre les bords de la Charente, si agréables par ce beau temps. Du pont de Villegats, la Charente, laissant à droite les coteaux de la Gibournière, parcourt la prairie de Barro par un immense arc de cercle et sert de limite au parc du château de Verteuil, ainsi qu'aux fermes de Vaugaie, qui dépendent de cette terre. Elle passe au pied du coteau de Cuchet, laissant à gauche le village de ce nom, qui eut son histoire à l'âge de pierre et dont l'archéologie a fait ample moisson d'objets curieux. On y voit encore l'emplacement d'un dolmen. En la partie la plus, rapprochée du pont de Villegats, on a mis jadis à découvert, dans le parc du château, quelques dallages disposés en gradins, faisant supposer qu'il y eut là, jadis, des arênes. |