A la suite des Marquis de Ruffec...
1er district 1790-1800, arrondissement 1800-1926

Territoire (à peu près selon la carte ci-dessous) de l'ancien marquisat de Ruffec, ce qui devrait inévitablement donner au futur président (ou présidente) de la nouvelle intercommunalité le surnom de Marquis ou Marquise de Ruffec...


Carte de Cassiny de la fin du XVIIIe siècle.

Voici le territoire de la nouvelle intercommunalité
(30 kms d'est en ouest ; 22 kms du nord au sud)

 



Ruffec au centre d'un territoire riche de son patrimoine et apte au  tourisme.

Sacrifions un peu de temps à l'histoire...
La culture n'a jamais fait de mal à personne ! Un retour vers le passé ne peut que faire aimer ce joli territoire.

Chacun sait que sous l'ancien régime, Ruffec était érigé en Marquisat (lire plus loin) avec 36 paroisses. Vint la Révolution et la naissance des communes (1790) sur la base (en régle générale) des limites des anciennes paroisses.
Là, fut créé le district de Ruffec avec 7 cantons.
Le district de Ruffec fut remplacé par l'arrondissement de Ruffec le 17 février 1800, et à son tour dissous en 1926.
Premier pas vers l'intercommunalité voulue par le Général de Gaulle qui viendra en Charente expliquer la décentralisation dans les années 60, le district de Ruffec (version Dr Alloncle) était créé en 1974.

1. Le marquisat de Ruffec c'était 36 paroisses...

En 1584, Philippe Ier de Volvire, baron de Ruffec, reçut le droit de faire de sa terre un marquisat fort de 35 paroisses ou de 36 paroisses et 200 maisons nobles, un des plus grands du royaume de France : Aiguependant (Barro), Ambourie, Ampuré, Bernac, Bioussac, Bouin, Brettes, Charmé, Condac, Hanc, La Chèvrerie, La Faye, La Madeleine, Le Breuil-Coiffaud, Les Adjots, Londigny, Longré, Montalembert, Montjean, Narsay, Paizay-Naudouin, Pioussay, Raix, Ruffec ville, Saint Gervais, Saint Martin du Clocher, Saveilles, Souvigné, Taizé-Aizie, Theil-Rabier, Tessé la Forêt, Tuzie, La Croix-Geoffroy, Villefagnan, Villegast et Villiers le Roux.
Nota : cette liste oublie Pioussay, Bouin, Lorigné... paroisses devenues communes des Deux-Sèvres. Finalement, les bons comptes, cela n'a jamais été si simple !

Erection des terres relevant de Ruffec en marquisat
La châtellenie d'Aizie se trouvant sans château (voir histoire d'Aizie), les Rohan la vendirent vers la fin du XVIe siècle, en 1584, à Philippe de Volvire.
Pour faire ériger la terre de Ruffec en marquisat, il lui fallait quatre baronnies : Aizie et Ruffec relevant de la mouvance d’Angoulême furent mis en avant, ainsi que Martreuil et Empuré qu’il venait d’acheter.

En savoir plus sur l'ancien marquisat de Ruffec : cliquer !


2. Après le Marquisat vint le district révolutionnaire.

A l'origine en 1790 était le district (qui n'avait rien à voir dans son organisation et ses missions avec le district créé en 1974). Cet ancien article de presse est très important pour se faire une idée de l'organisation territoriale du Nord-Charente à l'aube de la Révolution.

Les districts ont d'abord été le premier niveau de subdivision des départements français, de 1790 à 1795. Dans l'organisation du territoire proposée par Jean Cassini qui visait à homogénéiser le découpage du territoire français, le département pouvait être divisé jusqu'à neuf districts et chaque district comportait de trois jusqu'à trente-deux cantons. Les districts furent remplacés par les arrondissements le 17 février 1800.


Pour mémoire

En 1800, le département de la Charente était subdivisé en 5 arrondissements : Angoulême, Barbezieux, Cognac, Confolens et Ruffec.


En 1804 ci-dessus...


En 1818 ci-dessus...

L'ancien arrondissement de Ruffec : 17 février 1800 - 10 septembre 1926

Cet arrondissement regroupait quatre cantons : Ruffec, Aigre, Mansle et Villefagnan.
le 10 septembre 1926 qu'un décret-loi supprima 106 arrondissements, réduisant ainsi leurs nombres de 386 à 280, sous prétexte d'économies dans l'administration.

A la tête de l'arrondissement (ci dessus en 1838), une sous-préfecture à Ruffec (rue de l'hôpital) et un conseil d'arrondissement.

Le conseil d'arrondissement en 1838 :

  • 2 conseillers pour le canton de Ruffec ;
  • 2 pour celui d'Aigre ;
  • 2 pour celui de Villefagnan ;
  • 3 pour le canton de Mansle.

Sous la IIIème République, le conseil d'arrondissement était formé par des conseillers élus sur les territoires des cantons, au scrutin majoritaire uninominal à deux tours - comme les conseillers généraux.
Le conseil devait compter un minimum de 9 conseillers, pour 9 cantons. S'il n'y avait pas assez de cantons, on divisait en deux circonscriptions les cantons les plus peuplés. Les conseillers étaient élus pour 6 ans, et renouvelables par moitié tous les 3 ans.
Comme pour les conseillers généraux, les candidats devaient être âgés de 25 ans minimum pour être élus.
Les conseillers d'arrondissement faisaient partie du collège élisant les sénateurs, comme les députés, conseillers généraux, et délégués des conseils municipaux.
Les fonctions de conseiller d'arrondissement n'étaient pas rémunérées, et elles pouvaient être cumulables avec un mandat parlementaire (Wikipédia).

Paris, 14 octobre 1877.
Le Président de la République française,
Sur la proposition du ministre de l’intérieur ;
Vu le titre III de la loi du 22 juin 1833, les articles 14 et 17 du décret du 3 juillet 1848, l’article 4 de la loi du 7 juillet 1852, la loi du 10 août 1871 et la loi du 30 juillet 1874.
Décrète :
Art. 1er. — Les élections pour le renouvellement de la deuxième série sortante des conseils généraux et des conseils d’arrondissement auront lieu, dans les départements autres que celui de la Seine, le dimanche 4 novembre prochain.
Les électeurs des cantons dans lesquels il y aurait lieu de procéder au remplacement de conseillers généraux ou de conseillers d’arrondissement qui n’appartiennent pas à la série sortante, sont convoqués pour le même jour.
Art. 2. — L’élection sera faite sur la liste des électeurs municipaux close le 31 mars 1877.
Les maires des communes où, conformément à l’article 8 du décret réglementaire du 2 février 1852, il y aura lieu d’apporter des modifications à la liste arrêtée le 31 mars dernier, publieront, cinq jours avant la réunion des électeurs, un tableau contenant lesdites modifications.
Art. 3. — Conformément aux lois des 10 août 1871 et 30 juillet 1874, le scrutin ne durera qu’un seul jour. Il sera ouvert à sept heures du matin et clos à six heures du soir.Le dépouillement suivra immédiatement la clôture du scrutin.
Art. 4. — Aussitôt après le dépouillement, les procès-verbaux de chaque commune seront portés au chef-lieu de canton par deux membres du bureau. Le recensement général des votes sera fait par le bureau du chef-lieu et le résultat proclamé par son président.
Art. 5. — Le second tour de scrutin, dans les cantons où il devra y être procédé, aura lieu le dimanche 11 novembre.
Art. 6. — Le ministre de l’intérieur est chargé de l’exécution du présent décret.
Fait à Paris, le 12 octobre 1877.
Mal DE MAC MAHON, duc DE MAGENTA.

Extrait Le Stéphanois du 5 novembre 1910
Les nouveaux ministres
M. Maurice Raynaud était avoué à Paris et conseiller d'arrondissement à Ruffec lorsqu'il fut élu, le 6 mai 1906, député de la Charente. Il a été réélu en 1910.
M. Raynaud, qui est vice-président de la commission de la réforme judiciaire et de celle des économies, a pris part à plusieurs débats relatifs à des questions de droit pur, notamment à celui qui avait pour objet la dévolution des biens d'église.

En sa qualité de président du groupe de la gauche démocratique, il a été le premier signataire de l'ordre du jour de confiance qui a clos le débat sur la grève des cheminots et est monté à la tribune pour le soutenir. C'est à cette circonstance qu'il doit son portefeuille.

M. Raynaud a cinquante ans.
Biographie complète en fin de page

Les arrondissements de Ruffec et Barbezieux ont été supprimés le 10 septembre 1926.
Depuis, la Charente ne compte plus que trois arrondissements : Angoulême,  Cognac et Confolens.
Le 1er janvier 2008, les cantons de Ruffec et Villefagnan furent rattachés à l'arrondissement de Confolens alors qu'il dépendaient précédemment de l'arrondissement d'Angoulême.

Note : Les cantons de Ruffec, Mansle, Aigre et Villefagnan furent rattachés à l’arrondissement de Confolens tandis que le canton de Rouillac fut lui rattaché à celui de Cognac.


3. Le 2e district de Ruffec ou l'intercommunalité naissante


Il nous faudrait un ministre à Ruffec...
Comme M. Raynaud, député de l'arrondissement de Ruffec, devenu ministre de l'agriculture.
Maurice, Etienne Raynaud (1860 - 1927) est né le 05 novembre 1860 à Marthon (Charente) et décédé le 15 avril 1927 à Paris.
Chevalier de la Légion d'honneur, président de l'Association des Charentais de Paris et du Syndicat hippique du Sud-Ouest.

Ses mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés
  • 6 mai 1906 - 31 mai 1910 : Charente - Gauche démocratique
  • 24 avril 1910 - 31 mai 1914 : Charente - Gauche démocratique
  • 26 avril 1914 - 7 décembre 1919 : Charente - Parti républicain radical et radical socialiste
  • 16 novembre 1919 - 31 mai 1924 : Charente - Parti radical et radical socialiste
Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)
Né le 5 novembre 1860 à Marthon (Charente), mort le 15 avril 1927 à Paris (8e).
  • Député de la Charente de 1906 à 1924.
  • Ministre de l'Agriculture du 3 novembre 1910 au 2 mars 1911 et du 9 décembre 1913 au 9 juin 1914.
  • Ministre des Colonies du 13 juin au 26 août 1914.
Maurice Raynaud, fils d'un juge de paix, décida, à sa sortie du lycée d'Angoulême, d'aller étudier le droit à la Faculté de Bordeaux, puis à celle de Paris, où il prit la licence. Après quoi il entra comme clerc dans l'étude de Me Goirand, avoué, devenu sénateur des Deux-Sèvres ; en 1889, il devint lui-même avoué à Paris. Il fut l'avoué du ministère des Travaux publics, du Syndicat de la presse départementale, du Syndicat des maîtres-imprimeurs de France.
Il débuta dans la vie politique active comme conseiller municipal de Marthon, conseiller d'arrondissement de Montbron (Charente) puis conseiller municipal de Ruffec. Candidat du Congrès républicain aux élections législatives de 1906, il fut élu député de l'arrondissement de Ruffec, au premier tour, par 7.156 voix contre Marot, député sortant.
Aux élections du 24 avril 1910, il recueillit au premier tour 7.382 voix contre 5.631 à Gauthier, conseiller général, et fut réélu au premier tour ; en 1914, il fut également réélu par 6.876 voix contre 3.209 à Condé, conservateur. Les élections de 1919 qui avaient lieu au scrutin de liste, lui permirent de recueillir 25.789 voix sur 105.241 inscrits et d'être élu, à la plus forte moyenne, en quatrième position sur la liste d'union républicaine et agricole conduite par James Hennessy. Inscrit en tête de la liste de concentration républicaine aux élections de 1924, Maurice Raynaud devait cependant céder son siège de député à son suivant de liste, Carnot, qui recueillit 20.995 voix, alors qu'il n'en totalisait que 19.241.
Membre de la commission de la réforme judiciaire, de la sous-commission de la réforme des conseils de guerre, de la commission de l'hygiène publique, de la commission des marchés, de la commission de la législation civile, de la commission des affaires étrangères et de la commission de l'Alsace-Lorraine, Maurice Raynaud présenta, au cours de ses mandats successifs, diverses propositions de loi relatives à l'inscription des privilèges et hypothèques, à la limite des saisies-arrêts, au délai d'attente en vue du mariage de la femme divorcée, tendant à favoriser la construction de nouveaux immeubles à usage d'habitation, etc...
Dans la question de la séparation des Eglises et de l'Etat, il fit adopter la loi de dévolution qui régla l'aspect juridique du régime nouveau. Maurice Raynaud appartint aux groupes radical unifié, de la gauche démocratique et du parti radical et radical socialiste. Il présida deux années la délégation des gauches dont il avait été l'un des promoteurs.
Ministre de l'Agriculture dans le 2e cabinet Briand (4 novembre 1910-27 février 1911), il fut de nouveau placé à la tête de ce ministère dans le cabinet Doumergue au mois de décembre 1913. Il resta aux Affaires, mais comme ministre des Colonies, dans le cabinet Viviani, qui demeura au pouvoir de juin à septembre 1914.
Son passage à l'Agriculture fut marqué par la préparation de divers projets de loi concernant l'organisation de l'enseignement professionnel agricole (écoles ménagères, écoles ambulantes), de la répression des fraudes, des haras...). Ancien ministre des Colonies, il présida dès sa création en 1914 l'association des « Amitiés musulmanes » .
En 1916, il reprit des mains de Max Raymond qui l'avait fondé, le journal du soir L'Heure ; il y écrivit fréquemment lui-même et en assura la direction jusqu'au mois d'avril 1917.



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