Le Ruffécois : un plaisir à ne pas bouder
Ô lé meu ailleu ! C'est mieux ailleurs...

Pas vrai ! Pas vrai du tout ! Le Ruffécois est le plus mauvais ambassadeur de son pays... Quand on lui demande ce qu'il y a à visiter chez lui, il baisse la tête tel l'écolier qui n'a pas appris sa leçon et cherche le plus beau mur en béton, la plus belle route goudronnée. La pierre, la verdure, les coteaux, le fleuve ? Connais pas... Quand on lui demande où et quoi manger, il pense restauration rapide ! Et pour la boisson... Il méconnait parfaitement l'histoire de son pays, préfère les sornettes et les légendes infâmes.

Pourtant, l'office du tourisme de Ruffec se démène pour porter la bonne parole. Multiplie les visites et leur originalité. Pourtant ! Pourtant les livres d'histoire sur le secteur ruffécois ne manquent pas grâce à quelques érudits locaux ! Eux ont bien vu que les marquis de Ruffec se pavanaient à la cour du roi de France !

Eh bin qui qu'ô faut faire ? demande le maire d'une petite commune qui ne voit guère l'intérêt du tourisme pour son secteur.
Moi ! je lui réponds : "Offre-toi un tour en ULM ou en avion, et mieux emmène ta bourgeoise en ballon ! Suis le cours de la Charente, de l'entrée en Charente par la Vienne, jusqu'à Aunac... Prend un petit bateau. Mieux... un paramoteur ! Et pis tu verras !"

 
Paramoteur en Nord-Charente... Où ? Moteur !
Imagine-toi planant comme un vautour !





Le Ruffécois devrait s'inspirer auprès de Joachim du Bellay (1522-1560).

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?

Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :

Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la doulceur angevine

Et adapter ces vers à son pays...

Heureux qui comme le Ruffécois qu'a fait un beau voyage...
Suis arrivé par le pont des Romains près du moulin de l'Isle
Z'avons vu les coteaux du Peu à Taizé
Z'avons vu la Charente se dandiner en bas jusqu'aux forges
Et y nous nous sommes enfoncé vers le sud entre d'autres coteaux
Là y'avons vu Bioussac puis Condac, entre les deux Greigueil, ô lé bia !
Nos yeux se sont pardus de chaque couté de la Charente tellement y bireuillait
Y'avont vu le centre du monde : Rejallant et ses sources et ses ressources
Pis Barro qu'ô lé bô ! Trop bô que dit mon p'tiot qu'a fait des photos
Pis Verteuil, l'extase comme aux champs élysées que labourait mon père
Et pis après qu'ô continue jusqu'à la mer.
Y'é pas voulu descendre de qu'eu foutu ballon !


Office du tourisme intercommunal du Ruffécois




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