Chemin de fer Ruffec-Roumazières

«Elle fut [cette ligne de chemin de fer] une des dernières à être mises en service et une des premières à fermer. Aux voyageurs tout d'abord en 1938, puis aux marchandises en 1952», fait remarquer l'historien Jacques Baudet.
«La mise en oeuvre de cette ligne de chemin de fer a été longue et les travaux ont traîné en longueur. En fait, son périple pourrait s'intituler "Chronique d'une mort annoncée", mais elle a laissé de beaux vestiges» dit-il, avant d'enchaîner sur le viaduc de La Sonnette, qui surplombe la campagne des environs de sa très belle architecture. Un ouvrage dont les travaux ont débuté en 1903 et qui a servi de décor au film de Christophe Malavoy «Zone libre». Et qui a priori pourrait connaître prochainement le retour des équipes de tournage, des contacts ayant déjà été pris avec la municipalité de Grand-Madieu.
(Source : Charente-Libre 1er juin 2012 Le Grand-Madieu.)
Dans les années Vingt se sont établies des lignes d'autobus. Plus souples d'emploi, desservant le coeur même des villages, elles ont été la cause - avec l'arrivée de l'automobile pour tous -, de la déchéance des lignes locales de chemin de fer.
A cette époque là, les troupeaux circulaient quasiment sans encombre sur les départementales.
Bientôt, quand la LGV SEA sera en service, les gares de Ruffec, puis Angoulême, deviendront de sinistres lieux sans voyageurs... Vive la France !
Vive la pollution due à des millions de véhicules individuels encombrant les routes du pays.

Suite au souhait du conseil municipal de Ruffec en 1886, la gare se dotera en 1889 de locaux annexes : salle d'attente, salle des bagages, bureaux administratifs et construit une grande halle couverte destinée à l'embarquement des bestiaux.

Sessions du conseil général de la Charente en 1886
Les trois lignes de cette catégorie sont celles de Montmoreau à Périgueux, de Marmande à Angoulême et de Confolens à Exideuil.

Toutes les questions relatives à l'exécution des travaux de superstructure de la ligne de Confolens à Exideuil sont aujourd'hui définitivement réglées. Ces travaux sont commencés depuis quelque temps par la compagnie d'Orléans et ils paraissent devoir être poussés avec activité. Celle voie pourra donc être livrée à l'exploitation dans les délais qui ont été impartis à la compagnie concessionnaire.

Lignes projetées ou à l'étude
Les lignes dont il s'agit sont les suivantes :
Barbezieux à Saint-Mariens ;
Confolens à la ligne de Civray au Blanc ;
Confolens à Bellac ;
Ruffec à Exideuil (future Ruffec-Roumazières-Confolens) ;
Saint-Jean-d'Angély à Civray, avec embranchement d'Aulnay à Cognac par Matha.

La ligne de Confolens à la ligne de Civray au Blanc a été déclarée d'utilité publique par la loi du 7 août 1879; elle vient d'être concédée à litre définitif à la compagnie d'Orléans, par application de la convention du 28 juin 1883 et de la loi du 20 novembre suivant.
Le projet de tracé et de terrassements a été approuvé par une décision du 18 août 1882, mais les études définitives avaient dû être suspendues, à défaut de l'allocation d'un crédit. Elles vont probablement être reprises, comme conséquence de la concession qui vient d'être approuvée par les pouvoirs publics.
Il a été dressé un avant-projet sommaire de la ligne de Confolens à Bellac, mais les études ont dû être interrompues faute de crédit.
Vous aviez demandé que cette ligne fût prolongée jusqu'à Champagne-Mouton. Cette demande a été l'objet de la part de M. le Ministre d'une dépêche faisant connaître que ce prolongement n'étant pas classé, l'administration ne saurait pour le moment songer à en préparer l'exécution.

La ligne de Ruffec à Exideuil a été classée par la loi du 17 juillet 1879 dans le réseau complémentaire des chemins de fer d'intérêt général, et vous avez offert pour son établissement une subvention de 10.000 fr. par kilomètre, sous la condition, toutefois, que les travaux seraient adjugés avant le 1er mai 1890.
La loi votée par le Sénat dans la séance du 5 juillet dernier a concédé cette ligne, mais à titre éventuel seulement, à la compagnie d'Orléans.
L'avant-projet du tracé de la ligne a été préparé il y a plusieurs années déjà par MM. les ingénieurs des ponts et chaussées.

Agrandir la carte en cliquant ici.
De simples projets : les esquisses des tracés ne sont pas définitives.

Avril 1894 : Chemin de fer de Ruffec à Roumazières
A la date du 14 mars dernier, M. le Ministre des travaux publics a adressé à M. le Préfet de la Charente une lettre par laquelle il lui fait savoir qu'il ne lui était pas possible d'accepter les conditions de délai que le Conseil général de la Charente avait cru devoir mettre à son offre de concours concernant la prompte exécution du chemin de fer de Ruffec à Roumazières.
Le concours du département consistait, vous vous le rappelez, messieurs, dans le vote d'une subvention de 25,000 fr par kilomètre à la compagnie d'Orléans, qui doit construire le susdit chemin de fer, mais à la condition que les travaux seraient achevés dans un délai de quatre années, à partir du mois d'août 1892.
M. le Ministre ajoute : «Les sommes qui sont affectées chaque année à l'exécution des lignes concédées dans les conditions des conventions de 1883 sont déterminées par la loi des finances, en tenant compte de l'étendue des travaux déjà concédés et de la situation budgétaire. L'Etat ne saurait donc prendre l'engagement d'achever une ligne dans un délai déterminé d'avance, ce qui aurait pour conséquence de juger l'importance des sommes qui devront être affectées chaque année à son établissement. Votre commission des travaux publics, après en avoir délibéré, a été d'avis, à la majorité, de vous proposer, messieurs, de se ranger à l'avis de M. le Ministre des travaux publics et de maintenir à 25,000 fr. le chiffre de la subvention départementale à verser à la compagnie d'Orléans, sans conditions ni réserves; mais elle demande à M. le Préfet, au nom du Conseil général, d'insister auprès de M. le Ministre des travaux publics pour que ce dernier agisse avec la plus grande énergie vis-à-vis de la compagnie d'Orléans, afin que les travaux à exécuter pour la construction du chemin de fer Ruffec-Roumazières soient commencés et terminés aussi rapidement que possible.
M. Cagnion dépose un amendement au nom de la minorité de la commission des travaux publics.


La ligne Ruffec-Roumazières fait partie du projet Freycinet défini par la loi du 17 juillet 1879. Elle permettra d'assurer la continuité entre Nantes et Limoges par Niort, Ruffec, etc.

Le conseil municipal de Ruffec émet le voeu de prompts travaux le 25 août 1890.

Ruffec-Roumazières :
45 km 682 m 90 cm... en largeur normalisée de 1m40

Ligne déclarée d'utilité publique le 11 janvier 1901 et déclassée (PK 402,903 à 447,489) par le décret du 12 novembre 1954 (en même temps que le secteur Paizay-Naudouin à Chef-Boutonne sur la ligne Ruffec-Niort).

  • Elle avait été concédée le 17/06/1892, et approuvée le 20/03/1893.
  • Ouverture aux voyageurs le 9 octobre 1911.
  • Fermeture aux voyageurs le 1er septembre 1938.
  • Fermeture aux marchandises le 6 août 1951.
  • Déclassée le 12 novembre 1954.

Les premiers coups de pioche ne seront donnés qu'en 1902 du côté de Roumazières, en 1907 du côté de Ruffec, et les travaux dureront neuf années.

Travaux débutés depuis août 1902. Au prntemps 1908, les travaux d'infrastructure relevant de l'Etat sont terminés sur 30 kms du point de rencontre avec la ligne Angoulême-Limoges pour le côté Roumazières, jusqu'au moulin de Thureau, commune de Nanteuil.

Les 16,425 kms du 1er lot commencés vers la fin octobre 1907 ont été donnés  aux entrepreneurs Raguet et Heurtematte, délai d'éxécution : 2 ans (octobre 1909 théorique).
Sur cette carte de 1920, on voit ci-dessus (noir épais), trois lignes de chemin de fer : Paris-Bordeaux avec au dessus Ruffec-Niort et au dessous, à l'équerre Ruffec Roumazières.
 
Ci-dessous, la carte d'état-major de la même époque.

Ci-dessous, plan d'ensemble route et chemin de fer en Charente.

Visite du chantier 8 août 1908
Départ du quai au bois de la gare des marchandises à Ruffec, près du pont métal de 32m route de Montjean, de là part un petit train Decauville (chemin de fer de service) établi par l'entreprise du 1er lot. Il transporte du sable, des pierres, il déraille parfois. On arrive au Palais (près de Verteuil), quartier général de l'entreprise, le 1er lot débute un peu avant le pont de Veillemorte.
Terrassements non terminés jusqu'à Verteuil afin de construire d'abord les ponts de cette commune.
On voit en partie la nouvelle route de Villefagnan, un S de grand rayon, la ligne coupe à 45° au passage à niveau 1, la maison de garde barrière est montée, manque la couverture. Celle, n°2, route de Courcôme, est montée et couverte. Plus loin, 400 m de tranchées, 400 blocs de pierre de Roussillon (commune de Vaux, 86, près de Couhé-V.), réserve des ponts de Verteuil. Après la RD4 une tranchée prévue à 2,18m de profond est à peine ébauchée. La RN10 est traversée par un passage à niveau de 4m, biais de 67°. Ensuite remblai très avancée maison de garde : fouilles faites, maçonnerie pas encore commencée.


Visite du chantier 15 août 1908
Après la 4e maison de garde, les travaux sont plus avancés. Déviation de la route de Verteuil à Ruffec terminée, pas encore ouverte à la circulation. Ensuite trou à combler sur 600m avant Verteuil. Gare de Verteuil à établir sur un plateau, implantation sur 550m environ. Tranchées à chaque bout pour l'instant juste ouvertes pour le train de service.
 

Visite du chantier 6 septembre 1908
De la future gare de Verteuil à la future gare de Saint-Georges : 4,5 kms. Au centre : traversée de la Charente : un pont et de chaque côté un énorme remblai.
Accident ici en avril 1908 : déraillement du Decauville, loco dans le vide, arrêté par sa cheminée piquée dans le talus. Pas de victimes.

Au point 6,9 km, passage à niveau gardé en cours d'esquisse. Un dépot de pierres des carrières de Roussillon ou de Chauvigny pour construire les piles du grand pont. Et des moëllons, pierres de voûte et autres des carrières de Lussac-les-Chateaux (86).  Les maîtres maçons sont dirigés par M Guilhou, le même qui a fait éxécuter le viaduc de Chez-Godin près de Champagne-Mouton.


Visite du chantier 18 octobre 1908
Construction du pont de Verteuil. (Llire page spécifique) Les travaux ont commencé en janvier 1908. Un km à éxécuter qui sera certainement un des plus coûteux de la ligne. Des sondages de terrain. Des coffrages préparés dans la cour du Palais. Des travaux de terrassement pour les gens du pays.

Visite du chantier 15 novembre 1908
Le viaduc de Verteuil se construit... Puis la ligne continue vers Nanteuil. La tranchée de Chez-Trignac, 600 m de long pour 6,75 m de haut. Pont supérieur pour desservir Poursac. Halte de Saint-Georges, restaurant Paillot, visite touristique.

Visite du chantier 22 novembre 1908
Le point le plus élevé de la ligne entre Ruffec et Nanteuil se situe à Saint-Georges. Après la halte, au point 11km300, un ravin long de 200m et profond de 14m76 : gros obstacle pour établir la voie de service jusqu'à Nanteuil. Le travail est fort avancé. Nanteuil l'une des gares les plus importantes de la ligne.

Petite histoire de Nanteuil-en-Vallée

Le point en janvier 1909
Les plates-formes des gares ou haltes de Nanteuil, Saint-Georges et Verteuil sont à peu près achevées. "Maintenant, pendant que ces derniers travaux d'infrastructure vont être finis sous la direction de l'Etat, la compagnie d'Orléans à qui incombe les travaux de superstructure : gares, pose de voies, ballastage, barrières et appareils de sécurité, etc., va-t-elle entrer en ligne ? C'est la grosse question du moment à Ruffec, dont les habitants sont plus patients que ceux de Saint-Calud et Champagne-Mouton qui avec leur fraction de ligne faite depuis 3 ou 4 ans, se demandent quand ils pourront servir ?"

Programme établi par la compagnie d'Orléans
Un chef de service a pris possession de son poste à Roumazières. Programme : établir les fondations des gares en cours de camapgen 1909, achèvement complet en 1910. Faire un pont métallique près de Veillemorte pour franchir les voies de l'Orléans, raccorder la ligne de Roumazières à celle de Niort, élargir le pont de la route de Montjean, procéder à des aménagements nouveaux en gare de Ruffec pour l'exploitation normale des 3 lignes.


La pose de voies : un an de travail, à partir de Roumazières, ballast tiré des environs de Saint-Germain de Confolens (alluvion rive gauche de la Vienne), à partir de quand ? on ne sait pas.
 
La mise en exploitation de la ligne (45 kms) est prévue pour 1910...

Visite du chantier 17 janvier 1909
La Charente est en crue à Verteuil. Cependant décintrage de l'arche du milieu du pont. Pointe d'émotion. Puis décintrage des autres voûtes.

Visite du chantier 17 janvier 1909
Les nouvelles routes entre Ruffec et Verteuil, Saint-Georges et Pougné, sont livrées à la circulation. La plate-forme de la gare de Verteuil s'avance. En cours, platrerie et aménagement intérieur des 5 premières maisonnettes entre Ruffec et Verteuil.
Nanteuil : une usine à chaux hydraulique est établie (reconstruite en 1903) presque face à la gare mais les carrières de chaux hydraulique trop petites, au fond d'une vallée, à 13 ou 14 kms de voie ferrée, sont abandonnées.

 

Visite du chantier 4, 18 et 31 juillet 1909
Ballade retour sur le Decauville. Les travaux ont bien avancé entre Verteuil et Nanteuil, la maisonnette de Pougné est couverte, pont sur l'Argentor. Le rembali avant Saint-Georges s'affaisse : gros souci ! Dans un mois environ le viaduc de Verteuil sera terminé. Verteuil éclairée à l'électricité depuis quelques mois. Au pont de Veillemorte les travaux sont terminés, les routes livrées à la circulation.


Visite du chantier 15 août 1909
Adjudications travaux à la gare de Ruffec le 25 août 1909.
Terrassements pour raccordement. Allongement du pont métallique de 32 m. 1er coup de pioche des travaux cette même semaine du 15 août. Reste à savoir date adjudication des huit gares ou haltes de la ligne : Verteuil, Saint-Georges, Nanteuil, Champagne-mouton, Vieux-Cérier, Saint-Laurent-de-Céris, Saint-Claud et Nieuil ?

Visite du chantier 10 octobre 1909
Adjudication travaux à la gare de Ruffec
pas encore fait. La nouvelle cave du buffet, établie dans un rocher compact qui est la caractéristique uplateau de la gare, est creusée et les murs construits jusqu'au ras du sol ; c'est une garantie qu'on boira frais ! Les fouilles de l'annexe du bâtiment dortoir et réfectoire sont faites, et le bâtiment neuf destiné aux bouillottes a ses assises prètes à recevoir ses murettes en ciment armé.
Travaux des télégraphistes, pour les poteaux, scellements en ciment armé pour la première fois à Ruffec, c'est une maison de Limoges qui fait ces travaux.

M. le Préfet de la Charente a annoncé au conseil général l'ouverture de la ligne en 1911 !

Visite du chantier 24 octobre et 7 novembre 1909
De Nanteuil à Roumazières. L'hiver devrait voir la fin des travaux. A Nanteuil, le pont de la route de Champagne-Mouton, reconstruit et relevé, est fort avancé. La plate-forme de la gare est terminée. Vers Saint-Gervais de nombreux ponts sur l'Argent-Or, le viaduc de Chez-Godin : 9 arches de 15m d'ouverture, élévation de 19,90m.
 
Viaduc de Chez-Godin en construction (Champagne-Mouton) vers 1905.

Visite du chantier 5 et 26 décembre 1909
Champagne-Mouton : 22,730 km de sa gare à celle de Ruffec. La vue est splendide...

Visite du chantier 23 janvier et 13 février 1910
Adjudications : 3e lot entre km 31,600 et 35,200 avec viduc de la Sonnette le 12 juillet 1902 ; 4e lot entre St-Claud et Roumazières le 8 octobre 1903. Réception définitive de ces deux lots le 8 octobre 1907. Le 2e lot de Nanteuil au PK 31,600 km a été adjugé le 25 février 1905 et réceptionné provisoirement le 30 juillet 1908. Le 1er lot de la traversée des voies de Paris-Bordeaux à Ruffec et la sortie de la station de Nanteuil a été adjugé le 14 septembre 1907, les travaux sont en voie d'achèvement. Reste à éxécuter par la Cie d'Orléans la partie entre  l'origine (gare de Ruffec) et la traversée du Paris-Bordeaux, soit 1km523,98 m.

A Roumazières, en 1909 on a dû établir un branchement particulier pour "la tuilerie coopérative française" ; une grande plaque tournante de 4,4 m, une guérite accolée au bâtiment des voyageurs pour les colis en grande vitesse. Le département avait demandé le doublement des voies entre Angoulême et Limoges, jugé le 9 avril 1909 par le gouvernement comme non urgent.


Visite du chantier 27 mars 1910
Nota : Adjudication le 22 mars 1910 des travaux de consruction des gares et haltes.
Entre Poursac et Verteuil, à la sortie de l'ancienne ferme du Palais où l'entreprise du 1er lot a établi son QG. Elle a perdu son animation, la grosse chaudière qui alimentait les moteurs électriques ne ronfle plus; les charpentiers qui occupaient une bonne partie de la cour sont partis; les scies mécaniques sont démontées. Seul fonctionne encore l'atelier de forge, qui n'a guère plus qu'à aider les mécaniciens des trois locomotives Decauville qui ne travaillent plus, et à le sréparer pour qu'elles soeint en état d'aller ailleurs...

Visite du chantier 8 mai 1910
La ferme du Palais reprendra son aspect primitif de centre d'exploitation agricole à la Saint-Michel; elle est à affermer pour cette date.
Verteuil, à la hauteur de la traversée de la route des Nègres, plateau à la cote 111, chantier de taille, prodigieux amas de pierres de toutes sortes, aménées à grand peine des carrières du Poitou.
400m plus loin, belle allée carrossable qui de la grille du château de Verteuil, plus loin le smagnifiques couverts de la forêt de la Tremblaie. Verteuil, la plate-forme de la gare est prète.
 

Visite du chantier 29 mai, 5 et 12 juin 1910
Observatoire : du pont métallique de 32 m (RD7 dite de Montjean) : gare de Ruffec, Roumazières-Limoges à gauche, Angoulême-Bordeaux en face, Niort et tout le littoral à droite. Un remblai part de la ligne de Niort pour rejoindre le pont en construction à Veillemorte pour franchir le PO.  On procède à la construction des piles. Les croisement de voies attendent leur mise en place.
De Nanteuil à Saint-Georges, presque jusqu'au Palais, la voie de service a été relevée.
A Ruffec, le pont métal de la RD7 ne sera pas allongé de 4,30 m. Plusieurs croisements et changements de voies permettront aux trains de marchandises une fois l'obstacle franchi de se développer sur la plate-forme de la gare.
Les terrassements ne sont pas réellement commencés sur la partie de 1km qui va jusqu'à la route nationale.
De nombreux sont en cours ou terminés à la gare de Ruffec.


Visite du chantier 14 août 1910
Gare de Ruffec : travaux encore.
Question : le ballastage ? On a pensé ouvrir une ballastière dans le voisinage de la gare de Saint-Germain-Lessac
(Confolens) mais on a trouvé des matériaux à dans les terrains d'alluvion de la Vienne (22 km de Roumazières). Puis l'ingénieur s'est prononcé pour un ballastage en granit. Il a aussi été question de le prendre à Luxé près de la gare dans une prairie. Finalement on le prendra dans le voisinage de La Rochefoucauld. L'opération de ballastage est consentie à MM. Mège et Girard de Paris. (Mège avait agrandi la gare de Ruffec pour la mise en service de Ruffec-Niort en 1885).
A Roumazières attendent les approvisionnements : traverses, rails, coussinets, boulons, coins, appareils d'aiguillage et de changements de voies, etc.

La double opération de ballastage et de pose des voies nécessite trois puissantes machines au moins, des wagons, des plates-formes pour transporter las rails, des "girages" pour les matériaux, plaques tournantes. Il faudra décaper l'infastructure, travail très important sur la partie Nanteuil-Roumazières en attente depuis 1907 : chardons, ronces, plantes, acacias... On posera les traverses puis les rails de 13 m de long, et on glissera le ballast. On peut poser jusqu'à 800 m de voie par jour.
 
On envisage la mise en service pour le 1er octobre 1911.

La ligne a pris sur certains points un aspect verdoyant qui la fait distinguer à peine. Les bâtiments de la gare de Verteuil se dessinent, à la hauteur du 1er étage. Le amrché de celles de Vereteuil, Nanteuil, Saint-Georges et Champagne est passé de Hérault (Angoulême) qui l'a trouvé trop gros, à Ribardière de Montmorillon.
A Saint-Georges les fondations de la halte sont sorties de terre. On est surpris par le grand remblai du Bourget (haut de 14,76 m). Les profanes auraient préféré un viadux (150 m). A Nanteuil les fondations en vue d'être terminées.
A signaler, en allant sur Champagne, le projet d'une vaste usine de chaux hydraulique et ciment pour exploiter les calcaires des coteaux des Courasses. A la tête de l'affaire serait Jean Carnot, conseiller général de Chabanais.
Passé le viaduc de Chez-Godin, on arrive à Champagne-mouton où apparaissent les fondations de la gare. Dans trois mois seront sans doute montées et couvertes les haltes de Vieux-Cérier, Saint-Laurent-de-Céris, Saint-Claud et Nieuil.

A Ruffec, allongement du pont de Pérideau fini, le pont de la Péruse fini dans 15 jours. A la gare, on avance : pose de la marquise en fer. On pose des tuyaux à gaz.  On règle le sol pour le recouvrir bientôt d'asphalte. Bientôt mise en place de la partie métallique du pont en biais de Veillemorte.

Après Champagne, Vieux-Cérier (26,080 kil), une halte. Puis Saint-Laurent-de-Céris : la plate-forme de la gare est établie entre le chef-lieu de cette commune et le Grand-Madieu, au village des Sablons.
Saint-Laurent-de-Céris se situe à la limite extrême des terrains calcaires de la Charente qu'elle sépare, au nord, des terrains granitiques confolentais.


Visite du chantier 18 décembre 1910
Après Les Sablons, le chemin de fer s'élève pour atteindre le plateau de la Mardélie, et franchit la vallée de la Sonnette au moyen d'un viaduc : 209,60 m de long, 11 arches de 15 m d'ouverture, hauteur de 25,71 m.

Visite du chantier 25 décembre 1910
Retard des travaux suite à deux mois de mauvais temps. Le travail de pose des voies a été suspendu entre Saint-Laurent-de-Céris et Vieux-Cérier. Entre Champagne et Roumazières les terrains sont en général glaiseux et fléchissent sous la charge. Les voies ferrées de cette nature exigent des travaux d'entretien, il faut parfois déplacer le balast et enlever la glaise qui remonte et la remplacer par de la chaux ou des matériaux solides (cas effectif sur Ruffec-Niort à la hauteur d'Ardilleux). Sans cela, 15 ou 20 kms seraient terminés. La gare de Saint-Laurent-de-Céris n'a pu être terminée, la couverture reste à faire.
De même au viaduc de Chez-Godin où une prise d'eau pour la gare de Chamapgne n'a pu être réalisée à l'endroit où la fontaine de Preuilly reçoit l'Argentor.
Les bâtiments de la gare de Nanteuil, Verteuil et Saint-Georges sont couverts.
Le pont métallique cintré qui permet le passage de la ligne au dessus du PO à Veillemorte vient d'être installé malgré les temps d'ouragan. Il est l'oeuvre de la maison Moisant-Laurent-Savey de Paris.


Visite du chantier 8 janvier 1911
A Saint-Claud, il reste 8 à 9 kms pour rejoindre Roumazières. Et correspondre avec Confolens, Limoges et Angoulême. La voie passe entre les villages du Cluzeau et du Rocher où est établie la station de Nieuil (39,333 kms). A noter qu'il sera facile de rejoindre le château de Nieuil et la beurrerie de Prassac. Beurrerie : cette tentative a ouvert des horizons nouveaux aux agriculteurs de cette partie du Confolentais, en général un peu retardataires (SIC).


Visite du chantier 29 janvier 1911
La plate-forme de la gare de Roumazières-Loubert a des proportions qui semblent aussi vastes que celles de Ruffec. Cette gare va devenir comme celle de Ruffec, tête de deux lignes et point de départ pour quatre directions, et son trafic de marchandises exige beaucoup de place. Son hall de marchandises, établi presqu'en face de la gre des voyageurs, dont il est séparé par les voies d'Angoulême à Limoges et de Roumazières à l'Isle-Jourdain (par Confolens), est augmenté de longs quais découverts qui sont utilisés surtout pour la mise sur wagons d'un des principaux produits du pays : la tuile et la brique.
 
Transbordement de tuiles d'une charette sur un wagon.

Visite du chantier 12 février 1911
La période de beau temps a été favorable aux travaux. La voie est posée jusqu'à Verteuil et le ballastage terminé au delà du viaduc. Il ne reste à finir que 6 à 7 kms.
On commence à préparer, en gare de Ruffec, le ripage de la voie de Niort pour faire place à celle de la nouvelle ligne.
On attend la partie métallique de la grande plaque tournante dont l'installation est prévue au dépôt des machines.


Visite du chantier 19 février 1911
Les travaux se poursuivent. Des accidents : déraillement de 2 ou 3 wagons vides à Verteuil, rupture d'essieu dans la tranchée de Saint-Georges.
Les rails sont posés jusqu'à la maisonnette n°2 route d'Aigre. On pose les longrines au pont métallique de Veillemorte.
Quand l'ensemble de la ligne aura été tassé par les allées et venues des trains de service, vérifi, surveillé et réglé, il faudra encore terminer le balalstage par une seconde couche nivelée au ras des traverses et alignée des deux côtés.


Visite du chantier 22 février 1911
Fin de la pose de la voie du chemin de fer de Ruffec à Roumazières. Moment très attendu depuis 60 ans quand on a parlé de la ligne pour la première fois.
Mercredi 18 février, après-midi, les poseurs ont fait le raccordement de la voie avec celle posée par la Cie d'Orléans au delà du pont métallique de 32 m, un peu avant l'amorce d'une aiguille qui permettra plus tard le raccordement avec les voie de l'Orléans (PO). C'est de ce point que les trains des trois lignes pourront paraître groupés pour entrer en gare.


Visite du chantier 19 mars 1911
Roumazières occupé militairement en raison d'une grève de la population ouvrière...
Chaque jour, les trains de l'entreprise Mège et Girard amenant le balalst pour le réglage de la voie, font tous les jours du 30 km/h sur la ligne nouvelle, 1h30 de Roumazières à Ruffec (le service normal mettra deux heures à deux heures et demie).
 

C'est du béton (Journal de Ruffec, 14 mai 1911)
Chemin de fer de Ruffec à Roumazières
Sur la ligne en construction de Roumazières à Ruffec, il s'est rencontré un passage aux environs de Champagne-Mouton extrêmement tourbeux, où la pioche, non plus que la pelle n'ont que faire pour l'établissement de l'assiette de la voie.
Pour tourner ou franchir la difficulté, on s'est trouvé dans l'obligation d'avoir recours à un énorme béton. A cette fin, on a emprunté à la gare de Confolens plus de 100 wagons de scories de charbon qui, combinées avec 2.000 sacs de ciment, feront oeuvre durable. Et, de, la sorte, la ligne ferrée de Roumazières à Ruffec pourra le 4 octobre prochain, être livrée à l'exploitation. On donne l'assurance que cette ouverture de ligne nécessitera à la gare de Roumazieres la création d'un dépôt de quatre machines.


Visite du chantier 25 juin 1911
Parcours complet en train spécial dernièrement. A Ruffec poursuite des grands travaux : changement du poste d'aiguillage des voies, de ceux de commande aérienne des multiples mâts de signaux. Départ du train au delà du pont métallique de la route de Montjean. Verteuil 20 mn plus tard, embauchée des ouvriers, croisement avec un train de service. On descend d'un wagon des plaques de cheminée, des foyers, des avant-corps, une pendule à boîtier. Le train repart. Saint-Georges, débarquement de matériel. Grand remblai du Bourget parcouru sans hésiter. Pougné puis Nanteuil, de nombreux wagons en stationnement. Départ, sur la gauche l'usine hydraulique de la Folatière, arrêt au passage à niveau de Saint-Gervais pour prise d'eau. Départ, rampe assez dure et viaduc de Chez-Godin. En bas le bâtiment de la machine élévatoire qui alimentera la gare de Champagne. Le train traverse la route, passe dans une grande tranchée et arrive en gare de Champagne (A noter qu'une seconde ligne - tramway cependant -, achevée en 1913, soutenue par le conseiller général de Champagne-Mouton, Paul Mairat, va relier Confolens et Angoulême).  Croisement d'un train de ballast. Départ, halte de Vieux-Cérier perdue dans les champs, et gare de Saint-Laurent-de-Céris. En maints endroits de la voie des scories de machefer ont remplacé la glaise. En gare de Saint-Laurent-de-Céris il a même fallu établir un béton sur toute la longueur. Départ pour Saint-Claud, grand et beau viaduc de Maine-Michaud, arrivée à Roumazières.
On sent que la fin des travaux est proche, dans le Confolentais la ligne a déjà l'aspect d'un chemin de fer en service depuis longtemps.


Visite du chantier 8 et 15 octobre 1911
Tout est à point à Ruffec. Y compris la grande plaque tournante. Le personnel est plus nombreux; M. Chauveau, nommé sous-chef, est entré en fonction mardi 3 oct. Tous les chefs de gare ont été menés à leur poste respectif sur la ligne, ainsi que leur famille, et leur mobilier, en train spécial...

 
Dernière inspection avant mise en service de la ligne
 
 

 



 

Le 2 avril 1911, dans le Journal de Ruffec, sous la plume de Fidélis, on pouvait lire : "Je crois que Ruffec est en train de se moderniser... Tout a été modifié, le terrain de la gare a quadruplé d'étendue. Les rails s'y enchevêtrent, s'y croisent à l'infini. Les bâtiments de la gare ont été agrandis, tout le monde, employés et voyageurs, s'y trouve à l'aise. Les quais ont été élargis, de superbes marquisent recouvrent en partie les principales voies et mettent à l'abri le voyageur".

Le tout nouveau buffet de gare met en appétit le voyageur : "Le buffet de la station de chemin de fer étant tenu par moi, je viens vous prévenir que vous trouverez de mes pâtés au passage de tous les trains; on garantit les pâtés pour les voyages au long cours" écrivait J. B. Deschandeliers sur ses factures.

 
 

 

 



 
Ecoutons Goulebenèze immortaliser cette nouvelle ligne en 1911 !
Sur l'air "C'est la mère Michel"

Le P'tit Train de Ruffec à Roumazières
Le train de Roumazières passant par Saint-Gervais
Qui s'en va à Ruffec, trouve le moyen d'aller
Si châp'tit, si châp'tit que l'on peut à tout moment
A toutes les gardes-barrières demander le portement
Refrain
Thieu p'tit train là-tra la la
Thieu p'tit train là-tra la la
Ô y arrivera jamais de dégâts
Ji zou crois pas!
L'autre jour deux jeunes mariés, mariés rinqu' d'au matin
Peur zeu voueyage de noce montiront dans thieu train.
En partant de Roumazières, ô l'était dans l'été
O gelait à piare fendre en gare de Saint-Gervais!
Refrain
Thieu p'tit train là-tra la la
Thieu p'tit train là-tra la la
Ô y arrivera jamais de dégâts
Ji zou crois pas!
Quand j'voyageons qu'o fallait n'en prendre son parti
Et qu'à faire la manoeuvre peursonne pouvait partit
Le couple se dicit: je son là peur mais d'un an.
Olé ce qu'on appelle un voyage d'agrément!
Refrain
Thieu p'tit train là-tra la la
Thieu p'tit train là-tra la la
Ô y arrivera jamais de dégâts
Ji zou crois pas!
En gare de Ruffec-Charente, bref, quand le train arrivit
Le monde qui les z'attendiant aviant teurtout vieillit
La belle mère s'ébraillait: qu'étou thieu biau poupon?
– Olé vout' petit fils que la jeune femme répond.
Refrain
Thieu p'tit train là-tra la la
Thieu p'tit train là-tra la la
Ô y arrivera jamais de dégâts
Ji zou crois pas!
Voilà comment que dans le train qui passe au Grand-Madieu
N'on peut en arrivant, descendre trois au lieu de deux!
Le drôle avait agut le temps de beun apeurfité
Le savait déjà lire, écrire et pi compter!
Refrain
Thieu p'tit train là-tra la la
Thieu p'tit train là-tra la la
Ô y arrivera jamais de dégâts
Ji zou crois pas!

 
 
Carte publiée en 1911 par Le Journal de Ruffec.
 

Les horaires et les stations desservies (1ère, 2e et 3e classe)
Ruffec-Roumazières-Confolens
Noms des stations Matin Soir Soir
Ruffec 7h05 12h31 4h31
Verteuil-sur-Charente 7h16 12h42 4h46
Pougné Saint-Georges 7h23 12h51 4h56
Nanteuil-en-Vallée 7h35 12h58 5h09
Saint-Gervais 7h40 1h03 5h16
Champagne-Mouton 7h50 1h13 5h30
Vieux-Cérier 7h56 1h19 5h37
Saint-Laurent de Céris 8h03 1h26 5h46
Saint-Claud sur le Son 8h15 1h38 6h01
Nieuil 8h21 1h44 6h09
Roumazières 9h45 2h35 7h43
Manot 9h56 2h55 7h54
Ansac 10h03 3h08 8h01
Confolens 10h10 3h15 8h08

Confolens-Roumazières-Ruffec
Noms des stations Matin Soir Soir
Confolens 5h03 11h49 6h09
Ansac 5h11 12h01 6h17
Manot 5h20 12h21 6h26
Roumazières 6h30 1h15 7h40
Nieuil 6h44 1h25 7h49
Saint-Claud sur le Son 6h53 1h39 7h59
Saint-Laurent de Céris 7h05 1h55 8h10
Vieux-Cérier 7h11 2h03 8h16
Champagne-Mouton 7h20 2h14 8h22
Saint-Gervais 7h26 2h22 8h28
Nanteuil-en-Vallée 7h34 2h32 8h33
Pougné Saint-Georges 7h43 2h43 8h42
Verteuil-sur-Charente 7h52 2h57 8h51
Ruffec 8h03 3h09 9h03
 
 





Survol de la gare de Ruffec vers 1960.
 
 



 

 



Le banquet fut fort bien servi par l'Hôtel des Ambassadeurs, gérant M. Delaunai.
 

Survol de la gare de Roumazières au temps de la vapeur.
 
 
Roumazières acceuillait aussi le Petit Mairat
 
Le petit Mairat dit le tortillard
 
"En 1910, il est question de construire une ligne de chemin de fer économique reliant Angoulême à Confolens du sud au nord avec une gare à Jauldes, plus deux gares d'arrêt à la Mornière et Cherves.
Le petit Mairat du nom de son réalisateur M.Mairat député maire d'Angoulême était raillé pour sa lenteur, sa difficulté devant toute côte et ses arrêts intempestifs. Les voyageurs devaient descendre pour alléger une locomotive épuisée et la pousser ! Jauldes fut pourvu d'une seule gare au bourg ; les deux gares d'arrêts couvertes il y avait aussi un point d'arrêt à la Motte : sur un signe, le conducteur arrêtait sa machine. Le trajet Angoulême-Coulgens durait plus de deux heures.
Pendant la dernière guerre, le petit Mairat reprit du service ; il transporta des tonnes de nourriture pour les angoumoisins qui en avaient bien besoin. De nos jours, près du stade et de l'aire de loisirs des Bergères, il reste la plate-forme de la voie, celle-ci a été débroussaillée et engazonnée sur plusieurs kilomètres, jusqu'à l'entrée de Coulgens, et s'inscrit dans nos sentiers de randonnée.
"


Source : CDC La Braconne

Biographie d'Adrien Paul Mairat

Le Petit Mairat à Saint-Angeau

Le Petit Mairat à Champagne-Mouton

Charente Libre nous raconte l'histoire du Petit-Mairat (27-06-2011)

Centenaire de la gare de Gourville (16)
 
MUSEE DE LA GARE
 
"Gourville a une histoire avec le Petit Mairat. Les souvenirs sont transmis de génération en génération. L'ancienne gare réhabilitée en musée est un exemple de souvenirs. La locomotive 1900 qui desservait la ligne Saint Angeau - Segonzac trône à côté d'une collection nouvelle de costumes et d'accessoires divers."

Dans une ancienne gare de 1911 réhabilitée, embarquez dans une locomotive pour un voyage à travers l'histoire du Petit Mairat...
 
Le musée se visite sur réservation. Tél. : 05.45.21.53.93 ou 05.45.21.73.15 ou 05.45.21.04.31.



La tuile
Roumazières-Loubert est situé à mi-chemin entre Angoulême et Limoges (50km) sur la RN 141, véritable artère économique reliant les Charente au Limousin. Résultat de fusions successives qui en font l’une des communes les plus étendues du département, cette petite ville de 2800 habitants est devenue le siège de la Communauté de communes de Haute Charente. Il ne suffit pas de traverser l’agglomération : il faut absolument s’aventurer, flâner, contempler…
Les siècles ont légué un patrimoine varié : routes préromaines et romaines, motte féodale, chapelles et châteaux, viaducs. Et l’habitat témoigne d’un long passé tuilier. Le développement de Roumazières-Loubert tient à la richesse de son sous-sol en argile. Les entreprises toujours innovantes, liées à un savoir-faire ancestral, en ont fait la Capital Européenne de la Terre Cuite.

«L'or rouge» qui fait vivre Roumazières-Loubert
Les vents de la mondialisation ne semblent pas inquiéter les deux géants de la tuile installés depuis plus d'un siècle à Roumazières et encore là pour un bon moment
Depuis plus d'un siècle et demi, le sous-sol de Roumazières-Loubert fait sa renommée et sa fortune. Les gisements d'argile sont une mine d'or… rouge qui fait vivre deux mastodontes de la tuile. Terreal et Lafarge sont les deux entreprises qui emploient le plus en Charente Limousine, avec respectivement 572 et 250 salariés.
Le trésor attise les convoitises et les deux tuiliers ont été ballottés dans un marché très spéculatif depuis quelques années. Mais les romanes et autres losangées ont encore, semble-t-il, de beaux jours devant elles.
«Une tuile sur cinq fabriquées en France vient de Roumazières», révèle Alain Absous, directeur de l'usine Lafarge. En Charente, la balance penche toutefois du côté de Terreal, qui pèse environ le double de son concurrent et voisin avec une production annuelle estimée à 400.000 tonnes de tuiles et accessoires, contre 220.000 tonnes pour Lafarge.

De Roumazières à Confolens... et après
On en parle dès avril 1856. Il faut attendre avril 1872 pour en voir la concession confiée à la Compagnie des Charentes. La convention est signée en février 1873 et approuvée par décret le 13 juin 1874. La ligne sera classée "intérêt général"  le 20 novembre 1879 par suite des soucis financiers de la Compagnie des Charentes. L’emplacement des gares est approuvé en juin 1880. L'adjudication des maisonnettes de gardes-barrières se fera en juillet 1882.
Suite à la loi d’échanges de novembre 1883, la ligne est concédée au Paris Orléans en novembre 1884. Les travaux débutent en 1886, donc 30 ans après la première évocation du tracé. L’inauguration se fera le 31 juillet 1887. Le trafic était mixte sur cette ligne, soit 3 aller-retour voyageurs quotidiens et la circulation de marchandises dans chaque sens . Le service voyageur a été reduit à 2 circulations jusqu’à son abandon peu après la guerre 1939-1945. Le trafic marchandise a été maintenu jusqu’en 1971 vers Availles-limousines (section Confolens-Le Vigean), date à laquelle cette section a été déposée et déclassée. Le trafic marchandises à été conservé en trafic restreint notamment pour desservir les carrières de Négrat et ce jusqu’en 1983, date de l’arrêt de tous trafics.


Rapport de l'ingénieur en chef sur l'état d'avancement des études des chemins de fer d'intérêt général de Poitiers au Blanc, de Civray au Blanc, et de Confolens à cette dernière ligne.
… l'étude des trois chemins de fer dont la désignation précède et qui avaient été classés en 1872, par le Conseil général, comme lignes d'intérêt local, ayant été prescrite par l'art. 2 de la loi du 30 décembre 1875, ce n'est que le 12 février 1876 que cette étude m'a été confiée...
En même temps qu'il cherchait des entrepreneurs, l'ingénieur en chef demandait à M. le Ministre, des instructions sur les directions à suivre, directions très-insuffisamment définies par la loi. Comme plusieurs solutions étaient possibles, certaines plus économiques à égalité d'avantages, il était nécessaire qu'un choix fût fait avant de commencer la reconnaissance du terrain; c'était l'époque de la session d'avril du Conseil général, et, cette assemblée ayant émis le voeu qu'on étudiât les directions qu'on avait arrêtées en 1872 pour les mêmes lignes, alors classées d'intérêt local, l'ingénieur en chef, consulté, donna un avis favorable.
Le 26 mai, intervint une décision dans ce sens. La direction fut donc fixée, pour le chemin de fer de Poitiers au Blanc, par ou près Saint-Julien, Chauvigny, Paisay-Ie-Sec et Saint-Savin -, pour le chemin de Civray au Blanc, par ou près Civray, Savigné, Charroux, l'Isle-Jourdain, Àdriers, Montmorillon, Journet, la Trimouille ; pour le chemin de Confolens à la ligne précédente, par ou près Availles, vers l'Isle-Jourdain, toute latitude étant d'ailleurs laissée aux ingénieurs pour adopter les meilleurs tracés.

Août 1880
Session du conseil général de la Vienne

Chemin de fer de Civray au Blanc, avec embranchement sur Confolens
M. Guiot de la Rochère, au nom de la Commission des voies de communication, lit le rapport suivant : messieurs, votre Commission a lu avec le plus vif intérêt le rapport de M. l'ingénieur en chef Dupuis, relatif à la situation des études des chemins de fer compris dans les lois des 7 avril 1879 et 11 juin 1880. Elle a été heureuse de constater que ces études sont à peu près terminées et ont été dirigées de manière à donner, autant que possible, satisfaction aux intérêts engagés.
Cependant elle croit devoir insister de nouveau auprès de M. le Ministre des travaux publics, afin que la gare de l'Isle-Jourdain soit établie près de cette ville, sur la rive droite de la Vienne, et non sur la rive gauche, et à 2.500 mètres de la localité, conformément aux avant-projets qu'avait fait dresser M. l'ingénieur en chef Ferand lorsqu'il était chargé du service.
Déjà, dans vos précédentes sessions, vous aviez exprimé un voeu semblable et demandé que l'embranchement sur Confolens fût dirigé vers Millac et Availles, afin de desservir les communes de Millac, Mouterre, Luchapt, Asnières et Adriers.
 
 
Ansac, carte colorisée.


 
Environs de Confolens du côté de la Vienne.

Vélo Rail Charente à Confolens : http://www.velorail16.com/

 
 
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