Claudot gendre Deschandeliers

Thorel puis Deschandeliers, Claudot (et plus tard Rouillon), ont été les maîtres d'hôtel de cette même maison : la fabrique de pâtés de Ruffec, l'hôtel des Postes, et le buffet de la gare.

"Le buffet de la station de chemin de fer étant tenu par moi, je viens vous prévenir que vous trouverez de mes pâtés au passage de tous les trains; on garantit les pâtés pour les voyages au long cours" écrivait J. B. Deschandeliers sur ses factures.


En 1953, le journal l'Avenir fait le point
« Une spécialité de Ruffec plusieurs fois centenaire » dit à son tour le « Journal d’Information de Ruffec et de ses Environs » presque 150 ans plus tard, en 1953, au début du mois de décembre.
Le journal l’Avenir dévoile en effet le secret local des pâtés de foie gras. «De tout temps, ainsi qu’on lit dans les vieilles chroniques, Ruffec confectionne des pâtés exquis, de porc, de perdrix, et de foies de volailles. 
Le fameux pâté d’alouettes des contes de fées, et des chansons, prit naissance peut-être dans cette cité où l’on aimait si fort la bonne chère.»
"On sait déjà que Ruffec est une des villes de la région les plus favorisées au point de vue gastronomique, qu'on allonge très facilement sa route pour venir y prendre de plantureux repas. On sait aussi que les habitants y sont d'une exquise urbanité..." écrivait le 12 février 1911, Fidélis, le chroniqueur du Journal de Ruffec. Dommage que Ruffec n'ait pas maintenu cela.


Quelques prix  Claudot-Deschandeliers vers 1890
 Terrines de faïence :
- pâté de perdreaux rouges aux truffes  : de 3 à 36 francs.
- foies gras : de 3 à 36 francs.

Terrines de porcelaine dorée riche décor :
- Pâté de perdreaux rouges aux truffes : de 8 à 46 francs.
- Foies gras : de 8 à 46 francs.
 
Pâtés en boites ou terrines
- Perdreaux aux foies : 5 à 7.
 
Terrines ou boites hermétiques
- Perdreaux aux foies : 6 à 8.
 
Pâtés en croûte
- Foies gras : 8 à 32 francs.
Aussi pâté de bécasses (1 f de plus que perdreaux ou fois gras) ; dinde truffée ; chapon truffé;  truffes fraîches (prix du jour) ou conservées en boîtes et demi-boites.


L'hôtel des postes et l'hôtel Poste (juste en face, autrement dit hôtel des Ambassadeurs) se concurrençaient : leurs omnibus attendaient côte à côte les voyageurs à héberger dans la cour de la gare.

Après la malle-poste, à partir de 1853 c'est le train qui favorisera l'exportation du foie gras de Ruffec.

Un peu de généalogie
A partir de 1889, l'histoire des Deschandeliers se mêle intimement à celle des Claudot. Les décès prématurés et l'absence de successeurs directs verront se compliquer l'héritage de l'Hôtel de France, et de l'Hôtel des Ambassadeurs, son concurrent où s'est installé en 1903 un neveu Deschandeliers.

Il nous reste à fouiller les actes notariés pour faire le point.

Le 3 août 1889, Amédée  Fernand Ernest Claudot (dit Charles en famille et sur les listes de recensement) épouse à Ruffec Marie-Jeanne Deschandeliers née à Ruffec le 12 mars 1874.
Charles Claudot et  Jean-Baptiste Césard Deschandeliers travaillèrent "en commun à la prospérité d'une affaire dont la renommée grandissait sans cesse" nous dit l'Avenir de Ruffec en 1953.

Amédée Charles Claudot est né le 24 octobre 1862 à Rochefort (17). Il est le fils d'Amédée Claudot, tourneur dans la Marine et fils de limonadier à Rochefort, né le 15 octobre 1833 à Toulouse (31), qui avait épousé en 1858 à Rochefort Marie Eugénie Suire (giletière de métier) née le 08 juillet 1839 à L'Isle Jourdain (86).
Amédée Charles Claudot et Marie-Jeanne Deschandeliers eurent une fille, Renée Marie Marguerite Claudot, née à Ruffec le 5 septembre 1890, mais décédée dès le 20 septembre  1890 à Ruffec.


Le 11 novembre 1891, l'épouse Claudot, Marie-Jeanne Deschandeliers décède à son tour à Ruffec âgée de 17 ans.

Au recensement de 1891, Jean Baptiste César et Marie Deschandeliers résidaient à côté de l'Hôtel de France. Charles Claudot est dit conservateur, la fabrique de pâtés (l'usine) se situait à droite de l'Hôtel de France.

Le 29 juillet 1893 à Ruffec, Amédée (Charles en famille) Claudot, négociant et maître d'hôtel à l'état-civil (maître d'hôtel et fabricant de comestibles sur l'acte notarié), épousera à Ruffec Marie Elodie Magnant née le 13 décembre 1875 à Ruffec (fille de feu Constant Magnant, négociant et de feue Marie Laurent). Un contrat de mariage (réduit aux acquets) sera établi.

Le Grand hôtel de France au début du XXe siècle.

C'est en 1902 que la dénomination "Hôtel de France" remplace "Hôtel des Postes".

Après l'avènement de la IIIe République, il est devenu courant de baptiser "Hôtel de France" de nouveaux hôtels ou de renommer les anciens.


 
En 1907 ( sans doute depuis la mort de Maxime Deschandeliers en 1904), Charles Claudot, né en 1862, maître d'hôtel et fabricant de pâtés de foie, est propriétaire de l'Hôtel de France (établissement Claudot-Deschandeliers) et gère le buffet de la gare qui est en travaux à l'occasion de la construction de la ligne de Ruffec à Roumazières.


Deschandeliers et Claudot.

Un nouveau drame
Maxime (Théophile Maximin) Deschandeliers, neveu de Jean Baptiste César Deschandeliers, s'est installé à Ruffec, propriétaire en partie ou en entier de l'Hôtel de France et de l'Hôtel des Ambassadeurs (il faudra contrôler les actes notariés).
Maxime (Théophile Maximin) Deschandeliers est né à Theil Nolent (Eure) le 10 juillet 1870, il décédera le 25 février 1904 à Ruffec. Il était le fils d'Armand Auguste Deschandeliers et de Célestine Sidonie Léonie Camus, demeurant à Theil-Nolent. Il était le neveu de Jean Baptiste César Deschandeliers, successeur de Thorel.
Maxime (Théophile Maximin) Deschandeliers était l'époux de Marthe Allen Waltham laquelle vendra (avec Delaunai) l'Hôtel des Ambassadeurs à Ruffec en 1912.

La première voiturette charentaise "La Naphtolette" fut construite à Ruffec par el mécanicien Pougnaud mais elle avait été inventée à Villefagnan par le Docteur Claude Brothier.



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